samedi 17 novembre 2012

Le jeu du silence

Le jeu du silence est une des activités les plus connues de la méthode Montessori. Elle fait rêver les parents d'enfants qui hurlent à la maison :) et est très facilement applicable à la maison.

Quels sont les apports?
Favoriser la concentration sur ses gestes, encore et toujours... Mais au-delà, il y a la lecture! Par la reconnaissance des sons avec cette attention toute particulière que l'enfant va mettre dans son écoute.

A quel âge?
L'activité peut être proposée très tôt (dès 2 ans 1/2). Au début du jeu du silence (quel que soit l'âge), il ne faut pas s'attendre à plus d'1 minute de silence. Cela est d'autant plus vrai pour les plus jeunes... C'est petit à petit que l'on pourra augmenter ce temps d'attention très particulier.

A quel moment?
On peut envisager cette activité pour "couper" une matinée. En effet, pas de récré en classe Montessori (les enfants sont libres de sortir, d'aller aux toilettes quand il leur est nécessaire) le jeu du silence est donc une parfaite activité intermède. En instruction en famille, je l'utilise aussi quand plus rien ne va...

Le déroulement de l'activité
- Les enfants se regroupent par exemple sur la ligne de la classe.

- Personnellement j'aime bien jouer avant de débuter le silence à sautiller sur place, à se frotter les cuisses énergiquement, à frotter le dos de son voisin, à se toucher les pieds, à souffler très fort avec la bouche. Des petits exercices pour se libérer de l'énergie et pour se mettre en condition!

- Puis on signale que le jeu va commencer. En chuchotant (car le silence appelle le silence) :
" Nous allons jouer au jeu du silence.
- On ne doit rien entendre dans la pièce. Cela n'est pas facile car il ne faut plus parler, il faut respirer tout doucement et surtout ne plus bouger. On ne fait plus un geste.
- Ensuite, je vous demanderai de fermer les yeux. Si vous n'y arrivez pas, vous pouvez regarder vos pieds, cela ira tout aussi bien.
- Quand tout le monde aura fermé les yeux, je vais faire un bruit. Attention il faudra garder les yeux fermés jusqu'à ce que je vous demande de les ouvrir et bien écouter le bruit. Il faudra que vous essayez de deviner ce qui a causé le bruit...
- Ensuite, je vous dirai d'ouvrir les yeux et ceux qui auront trouvé ce qui a fait du bruit pourront me faire un signe et je leur demanderai ce qu'il ont entendu."


Et voilà que le silence pointe son nez :
"Maintenant fermer les yeux et ne faites plus de bruit." Ne pas demander un silence total au début, beaucoup vont remuer, il faudra faire avec et continuer! Dans ce cas bien sûr, on ne va pas prolonger la séance trop longtemps.

- Puis on se déplace sur la pointe des pieds et on fait un bruit (gratter une porte, bouger une chaise, tinter une clochette, secouer une bouteille d'eau, verser les grosses graines...) Le son à entendre doit être assez long pour qu'il soit bien reconnu.
"Vous pouvez ouvrir les yeux et me faire signe."
On interroge ensuite tous ceux qui font signe, même après que le premier ai répondu. Chacun a le droit de parler...

La séance se termine. Progressivement on rallonge le temps avant et après le son. Ensuite, nous pouvons remplacer le bruit par le murmure d'un prénom. L'enfant se lève alors et se dirige sans bruit vers l'endroit que nous lui indiquons! Nous pouvons augmenter la difficulté en demandant une action à l'enfant (qu'il pourra lire sur un petit billet.)




vendredi 2 novembre 2012

Les lectures





Voici une liste d'ouvrages fréquemment conseillés. Et pour cause, ils sont tous très bons! Vous ne ferez donc pas d'erreur de lecture en piochant parmi eux... Mais, par quoi commencer?

Maria Montessori a écrit une collection de livres dans le but qu'on ne déforme pas ses propos et ses pensées. Le mieux est donc de commencer notre lecture par ses écrits ! En effet, on y trouve ses recherches, ses réflexions et les observations qu'elle a fait toute sa vie dans le but de comprendre les enfants.

Livres par Maria Montessori
L'enfant : ce livre constitue une bonne introduction à la pédagogie. Il évoque l'enfant au quotidien et les erreurs éducatives les plus fréquentes.

L'esprit absorbant : permet de comprendre le fonctionnement de la méthode d'apprentissage chez l'enfant. Personnellement j'ai beaucoup aimé ce livre qui nous donne beaucoup de pistes de réflexion. La doctoresse y intègre également ses croyances personnelles (fervente catholique) auxquelles se sont ajoutés ses échanges culturels indiens. Beaucoup d'ouverture et de messages de  compréhension...

 La pédagogie scientifique : ce livre rapporte l'histoire de la 1ere maison des enfants et de ses petits miracles. Se situe entre le roman et le journal...

Montessori's own handbook : plus technique que les ouvrages ci-dessus mais bien plus court également ! On y traite du matériel et notamment celui de musique (conçu pour apprendre à lire une partition, les clochettes) mais seulement le matériel principal. Pas de présentation à l'enfant et en anglais exclusivement.

Mes futures lectures :
Éduquer le potentiel humain : où sont abordés les grands récits (vus au niveau de l'école primaire.)

L'enfant dans la famille : je tarde un peu à lire celui-là car j'ai peur qu'il soit redondant avec l'enfant... L'avez-vous lu?

Autres auteurs sur la pédagogie Montessori :
A ne lire qu'ensuite...

Basic Montessori de Gettman : introduit rapidement les principes puis se focalise sur le matériel avec ses caractéristiques, ses objectifs, une présentation et quand c'est possible des fabrications. Ne se soustrait pas à une formation mais c'est un coup de pouce bien sympathique. Pas d'équivalent en français.

Aides-moi à fait seul de poussin : à prêter autour de soi pour une première vision de la pédagogie. Mes proches l'ont aimé. De belles images qui donnent envie.


Montessori from the start de Lillard : excellent ouvrage sur l'application de la pédagogie dès le 1er âge! Comment réaliser sa chambre, adapter la maison pour l'enfant. Que lui proposer en fonction de son âge de sa naissance (les mobiles) à 3 ans. Personnellement je l'ai beaucoup utilisé pour mon 2e. En anglais non traduit.

Montessori today de Lillard aussi : une autre vue de la pédagogie appliqué. C'est le Montessori actuellement réalisé dans les classes outre-Atlantique. En anglais non traduit.

Les blogs : ils n'arrêtent pas de fleurir, preuve que la méthode se diffuse. Attention cependant, les propos et les visions sont très personnels. Les principes sont interprétés, des données omises. Personne n'y échappe, pas même les manele... (même si on fait notre possible pour être objectifs hein.) J'ai lu, sur un blog justement, une pensée bien vraie : sur ces journaux du quotidien les enfants sont toujours prodigieux, les mères parfaites... qui prendrait le temps d'écrire sur ses échecs? Pour une réussite il y a souvent 10 erreurs... Ah, voici que j'ai retrouvé cette citation :
"Nous (et là, je parle surtout pour moi, en fait) ne sommes pas des mamans miracles, chez qui tout se passe comme dans La Petite Maison dans la Prairie, avec des enfants beaux, consciencieux et extrêmement faciles à gérer, et une maman patiente comme un ange. Un blog n'est que le reflet de ce que nous vivons de positif, que nous avons envie de partager, sans nous étaler sur nos petites misères quotidiennes. Rien, ni personne, n'est parfait en ce monde, ne l'oublions pas..."




Autres auteurs, autres sujets :


Les apprentissages autonomes de Holt : faites confiance à vos enfants, le quotidien est pour eux source d'apprentissage. Enseigner, c'est à dire expliquer tout sans arrêt (même de façon très pédagogique) est néfaste à l'apprentissage et pire encore au goût d'apprendre. Bien sûr l'auteur nous informe très bien... Après la lecture de cet ouvrage cela m'a frappé : dans un musée, un papa prenait son temps pour tout montrer, tout expliquer à ses enfants. Je les voyais s'échapper constamment de lui pour aller faire leur propre expérience (jouer avec des béquilles sur un parcours par exemple ou lieu d'écouter à quoi servent ses béquilles) et leur père très déçu d'avoir dépenser tellement d'énergie alors que ses enfants ne voulaient rien apprendre. Rien? Je pense au contraire beaucoup. Ont-ils tous passé un bon moment? Non et peut-être même de renouvelleront-ils pas leur sortie...









Tous les enfants sont doués de Loupan : devenu mon livre de chevet! L'auteur y parle de divers exercices à faire avec son enfant pour lui offrir l'accès à la culture, au langage, à la musique, à la natation... sans les sur-stimuler, sans en faire trop. Une mine d'or que j'adapte au quotidien.





L'explorateur nu d'Epstein et Radiguet : beaucoup d'idées pour explorer ses capacités motrices et sensorielles dès la naissance. Explications sur l'évolution des capacités des enfants et sur la réalisation du matériel.


Le jeu de peindre de Stern : j'aime beaucoup le concept du jeu de peindre d'Arno Stern, mas qui mieux que lui saurait en parler ? Cet ouvrage, mon préféré de lui, est édité dans un petit format à lire partout (et donc à partager.)





Voilà pour le moment les lectures qui m'ont le plus marqué (je passerais sous silence mes plantages.) Cette liste peut évoluer mais je souhaite la garder courte... Vous pouvez nous en suggérer d'autres, vos coups de coeur, dans les commentaires !


Le calcul



L'école aura laissée beaucoup d'allergiques aux Maths. Pourquoi? Une partie de la réponse se trouve très certainement dans le manque de manipulations attractives. Les maths à l'école c'est surtout sur le papier où l'on additionne les pommes (des dessins sur un cahier d'exercices pas des vraies, snif.)

Introduire les mathématiques en séduisant les enfants


Comment plaire aux enfants? Ou plutôt comment continuer à plaire... Car tout petit, les enfants sont fascinés par les nombres, les chiffres : ils chantent jusqu'à 10, comptent les marches d'escalier... Pour compléter ces connaissances, la pédagogie Montessori permet aux petits (dès 2 ans 1/2 - 3 ans) de jouer avec des notions de grandeurs par comparaison : plus grands, plus gros, plus haut... Ce matériel particulier fait partie du domaine sensoriel. On touche, on palpe, bref, en plus des yeux, on compare avec les doigts! Quel plaisir, surtout pour les enfants qui ne peuvent s'empêcher de toucher à tout (toucher pour mieux comprendre.)


Les emboîtements cylindriques
Il s'agit de 4 blocs de bois contenant des cylindres :
- bloc 1 : cylindres variant par le diamètre et la hauteur proportionnellement
- bloc 2 : cylindres variant par le diamètre et la hauteur inversement
- bloc 3 : cylindres variant par le diamètre uniquement
- bloc 4 : variant par la hauteur uniquement (diamètre donc constant, bravo, vous suivez!)

L'enfant sort tous les cylindres d'un bloc, les mélange puis les range... Il explore ainsi les différents blocs, puis, associe 2 blocs, puis 3, et enfin les 4 (pour l'avoir vu faire chez ma fille, cette dernière combinaison est impressionnante.)




Cabinet de géométrie

Ce cabinet comporte 6 tiroirs, 35 formes de géométrie. L'enfant les touche, en fait le contour avec les doigts, les range dans leur emplacement. Plus tard, le vocabulaire sera introduit (carré, pentagone, ovale...) L'abstraction va progressivement être exploré en utilisant les cartes correspondantes : surface pleine puis contour épais, pour arriver à la même figure désignée par un trait fin.



Les volumes
Ces volumes bleus, magnifiques et agréables à toucher seront palpés, roulés dans la farine... Puis l'enfant pourra voir que la base carré de la pyramide coïncide avec la surface du cube par exemple.


Les triangles constructeurs


Lorsque le cabinet de géométrie a été suffisamment exploré, on passe aux triangles constructeurs. Comme leur nom l'indique, ils permettent de construire les figures connues par l'enfant : magique!

le binôme
Petit retour en classe de 3e (un petit effort, en plus je ne vous ferais par repasser le brevet c'est promis!)
Donc, vous souvenez-vous de (a+b)²= ?
Alors?
....
J'attends!

Voici la réponse en photo. Mais si, regarder  bien la surface de ce joli binôme. Le carré bleu fait (a) cm de côté, le jaune (b) cm... 
Mais oui, cela vous revient! (a+b)² = a² (la surface du carré bleu) + b² (la surface du carré jaune) + 2ab (les surfaces des rectangles noirs).

Oh bien sûr les enfants de 3 ans 1/2 n'apprendront pas cela... Seulement à remonter ce cube composé de 8 formes. C'est le (a+b) au cube! (quoi? vous avez la migraine?) Attendez un peu la suite...
Trinôme algébrique et hiérarchique
Quand l'enfant sait remonter le binôme (certains le font les yeux bandés!) on passe aux trinômes... Un cube rouge est rajouté ce qui signifie....
(a+b+c) au cube.

L'enfant connaît bien le code des couleurs et la réalisation se fait en moins de temps que supposé (Ah nos enfants ne cesseront jamais de nous étonner.)

Vous y arrivez? Allé, zou, on passe à son cousin, le trinôme hiérarchique...
Celui-ci va plus loin dans la représentation mentale et cartographique chez l'enfant puisque la seule façon de réussir à le monter est de se fier aux dessins sur la boîte. Réaliser ce trinôme montre une maturation importante du cerveau de l'enfant...

Aurais-je oublié de vous dire que l'enfant apprend à construire binôme et trinôme dans leur boîte puis en dehors? Dans ce cas, c'est l'organisation dans l'espace qu'on cherche à exploiter. Autre stade, la séparation en couches (en surfaces planes) qui révèlent toutes (que la découpe soit horizontale ou verticale) une surface identique à celle du dessin de la boîte.
Vous l'aurez compris : binôme et trinômes de véritables cogitent méninges qui égayeront aussi vos repas de famille, c'est promis!


La table de Pythagore
Introduite vers 3 ans 1/2 (proche du binôme), il est question ici de reconstruire la fameuse table de Pythagore, si utile dans la mémorisation des multiplications. Laissez l'enfant s'exclamer : "Oh mais c'est un carré" pour pouvoir introduire la notion de carré (avant 6 ans, oui, oui.)

La tour rose

Ce matériel permet d'éduquer l'esprit logique dans la réalisation d'une tour dont les blocs diminuent successivement d'1 cm cube, pour finir par un cube d'1 cm cube. Bien sûr l'enfant ne le sait pas de cette façon, il le sent...

Les escaliers marrons


Si la tour permettait à l'enfant de visualiser une évolution des paramètres d'un volume dans les 3 dimensions de l'espace, l'escalier ou prisme se limite à 2 dimensions. La difficulté augmente.


Les barres bleues

Les barres n'évoluent plus que dans une seule dimension. Ce matériel se modifie par la suite pour aborder la petite numération...

Vous l'aurez bien compris : le matériel décrit précédemment permet d'apprendre par le concret... Et ce n'est que l'introduction aux mathématiques... L'apprentissage du calcul, de la numération, les caractéristiques et les lois de géométrie seront approfondis, toujours très concrètement : il n'est pas rare d'observer en classe Montessori des enfants de moins de 6 ans connaître le symbole 1 mais aussi celui du 1000 ou encore celui du 1/2! Connaitre mais aussi comprendre à quelle quantité correspondent chacun d'eux. Et ce, avec ENTHOUSIASME!

Approfondissements

Les opérations arithmétiques de base sont redécouvertes par l'enfant. Pas de démonstration fastidieuse à lire au tableau : il se met à la place du mathématicien, découvrant en tâtonnement. C'est ça aussi la pédagogie Montessori, retraverser soi-même les âges humains, leur découvertes pour se les approprier totalement.

Première numérotation de 1 à 10


Barres rouge et bleues
Matériel très intéressant qui permet donc la numération. Dès le début on invite l'enfant à saisir la différence entre compter et nommer : la première barre c'est un. La 2nde? Comptons ensemble un, deux. C'est donc deux.
Parallèlement, l'enfant apprend les symboles correspondants avec les chiffres rugueux. Quantités et symboles seront associés. Ensuite l'enfant fera sa première addition : si j'ajoute la barre un à la barre neuf, j'obtiens une barre de la même longueur que la barre dix.


Chiffres rugueux
Apprentissage du signe écrit représentant les quantités par le traditionnel toucher rugueux (en parallèle des barres rouges et bleues).

Fuseaux
Lorsque sont acquis symboles et quantités, on passe à la construction des quantité en créant un nombre de fuseaux que l'on relie avec un élastique. Cet exercice permet également, lorsque le chiffre écrit est connu, de passer à sa signification concrète en laissant vide la première case du matériel.


Jetons
Proche des fuseaux dans le sens où sont construits également des quantités. Ici est évoqué la notion de pair/impair : un jeton reste seul pour le chiffre 3...

Haricots
Cette fois, on écrit à l'enfant sur de petits billets les quantités que l'on souhaite en haricots ou cailloux. L'enfant nous voit écrire les chiffres pour la première fois... Mais le grand intérêt de cette activité est dans le contrôle de l'erreur puisque cette fois il y a plus de haricots que nécessaire...

Le serpent positif

A ce stade, l'enfant connait les quantités de 1 à 10. Nous allons l’amener à passer à la classification par dizaine. Nous créons un serpent coloré à l'aide de barrettes de perles (qui vont de 1 à 9 perles) puis nous les remplaçons par des barrettes dorées jusqu'à la queue du serpent (le reste devenant noir...)


Les perles dorées




Il s'agit d'une leçon en 3 temps permettant à l'enfant d'apprendre l'unité (une perle seule), la dizaine (une barrette), la centaine (une plaquette) et le millier (un cube).

Le tableau des symboles
En parallèle des perles dorées, l'enfant remplit avec notre aide le tableau suivant. Quantités et symboles seront associé en conjuguant les perles et le tableau.



Tables de Séguin 1 et 2
Avant de s'attaquer à la 1ère table de Séguin, l'adulte aura prit soin de montrer en leçon en 3 temps les dizaines (une barrette de 10 perles à laquelle s'ajoute une barrette de 1 "oui, onze", etc... jusqu'à 19) car les quantités sont toujours introduites avant. Ensuite, nous montrons comment se construit ces nombres avec la table du fameux français :




On fait glisser des carrés de bois sur la table où figure déjà le symbole 10. Puis, nous associons les perles avec la table.



Pour la 2e table, c'est le même principe! D'abord les perles, puis la table qui permet cette fois de connaître les dizaines jusqu'à 100. Difficile pour le quatre-vingt dix? Non, non, car nous avons montré à l'enfant cette quantité en formant 4 tas de 2 barrettes de 10 plus une barrette : 4 vingt dix... Ce n'est pas une remarque que nous lui faisons, mais c'est comme ça que nous lui apprenons!

Compter en sautant
Non, non il ne s'agit pas de réciter la comptine de 1 à 10 tout en effectuant des petits sauts sur place! Il s'agit de compter de 10 en 10 jusqu'à atteindre 100 (avec la chaîne de 100) puis de 10 en 10 et de 100 en 100 avec la chaîne de mille... Je m'arrête là? Pas si sûr! Car c'est là que nous apprenons aussi à sauter de 2 en 2, de 4 en 4 avec les chaînes correspondantes. Autrement dit, ça y est, nous sommes arrivés aux multiplications! Mais elles ne sont pas à retenir pour le moment... C'est juste qu'ils peuvent comprendre la réalité et le besoin des multiplications et puis tient, tant qu'on y est, 4² avec des perles forme... un véritable carré :
voici bien 4 carrés de 4. Placés les uns sur les autres...oui, bravo! Cela nous donne 4 au cube!



...  les enfants n'y sont pas encore à ce stade, mais voici tout de même un petit avant-goût de ce qui les attend plus tard :

Mémorisation

- Le tableau de l'addition
- Les tables de mémorisation de l'addition 1, 2, 3, 4 et contrôles (1 et 2)
- Le serpent de la soustraction
- Le tableau de la soustraction
- Les tables de mémorisation de la soustraction 1 et 2 et contrôle (1)
- Les perles de couleur (mémorisation de la multiplication)
- Le tableau de la multiplication
- Les tables de mémorisation de la multiplication 1, 2, 3 et contrôles (1 et 2)
- Le tableau de la division
- Les tables de mémorisation de la division 1 et 2


Abstraction

- Le petit boulier
- Le matériel des hiérarchies
- Le grand boulier
- La grande division avec tubes


Fractions


Marcher sur la ligne


Une drôle de ligne rouge s'entrevoit sur les sols des classes Montessori... excès créatif, limite de jeux? Non, c'est encore une activité follement enrichissante !


 Peinte, scotchée, circulaire ou ovale cette petite idée montessorienne aide les enfants à acquérir un plus grand sens de l'équilibre, un meilleur contrôle de soi. Un des rares exercices présenté en groupe et en musique !
 Un pied devant l'autre à pas de fourmis ou à pas de géant, les enfants augmentent progressivement la difficulté en mettant un genou à terre, en portant un plateau, un panier sur la tête, des verres d'eau.... Beaucoup de concentration donc et peu à peu, de la grâce dans les mouvements.

 Ah! Vous ais-je dit qu'elle a permis d'éviter bien des débordements et de retrouver le calme?



Un rouleau de ruban adhésif bien large, de belle couleur (dans tous les magasins de bricolage) que ce soit sur plancher ou sur carrelage. Nettoyez la surface à l'alcool avant de fixer le scotch pour une meilleure adhérence.


mardi 30 octobre 2012

L'école à la maison, ça y est, c'est parti!

... ou plus exactement l'Instruction en famille (IEF pour les recherches net...)

Voilà les 1ères vacances de l'année et l'occasion pour moi de faire un premier bilan dans cette nouvelle aventure dans laquelle toute la famille s'est lancée. Ce n'est pas d'aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait à la mode... et cela à fait bondir nos proches : l'école, oui, mais à la maison!

En classe!

Pourquoi ce choix?
Sans doute à cause de nos mauvais souvenirs d'école? Il serait indécent de ne pas dire que l'histoire des parents ne joue pas dans cette décision... C'est aussi un avis qui dépasse de loin le cadre de notre histoire personnelle : qui a aimé l'école? Peu de nos proches en tout cas. Et le plus souvent, ceux qui étaient à l'école d'hier.
L'école d'aujourd'hui? Oui, elle n'est pas parfaite. Le plus inquiétant cependant c'est qu'elle ne s'améliore plus... Mais nous n'oublions pas que l'école publique est une vraie chance!

Au final, ce qui s'est passé, c'est que j'ai croisé la pédagogie Montessori. Après cela, comment se résoudre à   faire fréquenter une école plus traditionnelle? A chaque matériel, pour moi, c'était une évidence, "mais c'est bien sûr!"
Cela me plaît? Encore faut-il que cela plaise aux enfants. Premiers tests très positifs, pédagogie appliquée à la maison au quotidien et des résultats : changement radical dans les comportements. On se respecte tous, réellement!

Dernières petites touches pour parfaire l'engrenage des évènements : arrêt du travail de maman (2012 il y a encore des employeurs qui ne supporte pas une grossesse, triste non?) puis formation Montessori. Beaucoup de maman et papa qui s'étaient lancés dans l'aventure avec ce sourire de bonheur que j'avais rarement vu dans le genre humain. Une intuition de forgeait encore plus forte.

Encore faut-il que tout le monde y adhère. La proposition fut rapidement acceptée : que d'atouts en effet!

Au quotidien comment ça se passe?
Le plus difficile quand on commence : l'organisation. Que ce soit le temps ou la maison, tout était à revoir. Quel chantier! Il fallait aménager un espace classe, un espace pour le matériel de créativité (qu'il soit enfin à porter de main) etc...
L'emploi du temps, le voici (VP = vie pratique. Au quotidien, dans des actions vraies, c'est encore mieux) :

Le suivre : mon idéal! Mais la vie et ses perturbations : tellement mieux!

Bien sûr tous les jours ne se ressemblent pas, mais c'est un peu notre fil conducteur... La classe dure plus longtemps, on s'adapte! Et il y a tout ce qui ne figure pas dedans : faire le marché, aller au parc, participer à des lectures, à des contes, à des réunions avec les parents, aller à un parc indoor pour s'éclater, faire un tour au musée, une grande ballade le dimanche, les invités qui participent à notre vie le temps d'un instant. Sans oublier les activités des enfants : piscine (2h par semaine tout de même), poney, peinture en atelier Stern...

1er bilan de ces 6 semaines :
Suspense....

Bilan...
... très positif.

Au début, je dois bien avouer que j'ai eu du mal à m'y mettre, bien que les enfants fussent déjà habitués aux différents travaux Montessori. Maintenant tout roule... Oh il y a des hauts et des bas. Mais globalement, les enfants travaillent beaucoup. Les séances sont censées durée 1/4 h pour des si petits, mais quand un travail les passionne, nous atteignons fréquemment 1 h 00 (suite à d'intenses concentrations.) Toute la famille concède que les enfants apprennent. Des gestes utiles en plus! Sans parler du caractère des enfants. Bien entendu il y a des petites colères, mais elles sont devenues si rares (il ne reste plus que les batailles de jouets entre frère et soeur.) Que dire de leur politesse, de leur concentration, de leur patience? Et de leur autonomie!
L'atmosphère de la maison est globalement plus sereine : du matin jusqu'au soir. La vie de famille est un vrai plaisir, nous passons du temps ensemble, du temps agréable.

Et pour maman?
Moi je suis aux anges. J'ai le luxe de pouvoir assister aux découvertes de mes enfants, de voir leurs visages s'éclairer ou au contraire s'intensifier dans la concentration. Je participe à leurs apprentissages. Ce rôle est tellement plus sympathique que celui qui se limite à changer des couches ou de les coucher. Mais attention, si je suis là, je suis aussi en retrait... Ne pas envahir, ne pas imposer mes volontés sur les leur... Maman aussi apprend!

Que du bonheur? 
Non! C'est aussi très fatigant des enfants petits et d'âges si rapproché! Car les "toddler" comme on les appelle en anglais, c'est beaucoup de curiosité, beaucoup de tests et beaucoup de casse, de chutes, ... L'important : vivre en dehors de la maison. Car, non, non ne vous inquiétez pas pour nous, les enfants sont très socialisés :)

mardi 23 octobre 2012

La télévision

"Chérie, on va investir dans une parabole...
- Hein?
- Pense un peu à la qualité de la télévision. Rien n'est trop beau pour celle qui élève mes enfants."

Ok, ok... D'habitude je cite Montessori, mais là je ne pouvais empêcher une petite référence de LA critique socio-culturelle du 21e siècle : les Simpsons!



Alors? Les voient-ils juste? Combien de temps pensez-vous qu'un enfant regarde la télévision en moyenne par jour?
6 H 30 en France!
(vous ne frissonnez pas là?)

Une moyenne donc : beaucoup la regarde moins, d'autres la regarde plus encore!
(Là vous ne frissonnez toujours pas??)

Alors, télévision rime-t-elle avec baby-sitter? Beaucoup de monde pourrait répondre qu'il y a des programmes éducatifs, intéressants... Mais soyons honnête en reconnaissant la pauvreté (en nombre) de tels programmes. Bien entendu, la télévision a une influence désormais (tout comme la maison, l'école, les groupes et l'église autrefois) et il serait dommage de faire grandir nos enfants en-dehors de cette nouvelle sphère.

Voici les généralités que l'on connait tous! En réfléchissant plus loin apparaissent divers problèmes qui me semblent majeurs :

- La plupart d'entre nous n'avons aucun contrôle sur la télévision. J'ai vérifié cela par moi-même avec la naissance d'une immense frustration : la fin de Megavideo. J'aimais beaucoup regarder ce que je voulais, au moment que je voulais, car il fallait l'admettre, c'était une immense banque culturelle (snif) où j'ai pu retrouver des petits trésors introuvables en dvd (même sur Ebay ou Amazon, c'est dire), de tester des films que je n'aurais pas acheter de peur de me tromper et faire ainsi de vraies belles trouvailles! Donc, fin de Megavideo... On regarde quoi ce soir? Allé, on tente la chaîne Y! Et là, aïe, les pubs (dont le son augmente systématiquement par rapport au film), aïe, l'épisode qui n'a rien à voir avec le précédent, aïe, les émissions reliées entre elles par l'absence de pub (oui oui d'abord je râle qu'il y en a trop, ensuite qu'il y en a plus) et on se retrouve happé dans un contenu qui ne nous aurait JAMAIS intéressé. C'est là que j'ai senti que j'avais perdu le contrôle...
Pour moi, ceci reflète bien le fait que les médias ont un pouvoir que seuls quelques élus détiennent : c'est à eux que reviennent la programmation (et les français souvent en rogne lorsque leur série ne suit pas la suite des épisodes, ha? je l'avais déjà dit?) mais aussi les sujets (les mêmes qui tournent en boucle sur toutes les chaînes, puis plus rien 2 jours plus tard) ou encore qui choisissent leurs intervenants (les personnes choisies lors des reportages ne reflètent pratiquement jamais la moyenne mais surtout, vous pouvez être certains que lorsqu'un alsacien est interrogé, celui-ci a TOUJOURS l'accent. Et oui, je mets ma main à couper que 85% des alsaciens présents sur la place Kléber n'ont PAS l'accent.)

- L'absence de réalité vraie! Que ce soit pour les fictions, ou les documentaires (d'ailleurs petite réflexion, les documentaires sont-ils des oeuvres de réalité ou de fiction sachant que le réalisateur procède toujours à un choix (filmer ceci ou pas cela...)?

- La violence... Un immense sujet d'inquiétude qui a déjà fait couler beaucoup d'encres. En résumé, en 1 an, votre enfant peut voir : des milliers de meurtres, de bagarres, plus encore d'accidents de voitures et une bonne centaine d'explosions (souvent couplés aux accidents de voiture, pourtant nous sommes encore peu nombreux à nous jeter dans le fossé (au ralentit) au moindre accrochage.)

- La transe! Des jeunes enfants devant la télé, vous connaissez? Ils restent assis pendant des heures, en redemande quand cela est terminé. Ils restent passifs : pas besoin de penser (on le fait pour vous) ni d'imaginer ou de faire le moindre effort (sauf pour se lever et aller aux toilettes.)

Alors c'est quoi la solution? 



Pour la télé aussi les parents doivent fixer des limites : la télé oui, mais à petites doses, c'est mieux.

J'ajouterai que c'est aux parents de choisir les programmes et de les regarder avec eux, surtout les programmes que l'on ne contrôle pas et les pubs. Un nouveau DVD? Un premier visionnage ensemble, puis si papa ou maman en est convaincu, l'enfant peut regarder seul (car, avouons que de temps en temps, les enfants devant la télé, ça fait du bien...) A la fin, on peut discuter ensemble de ce que l'on vient de voir : cela permet de classer les propos, d'éviter toute confusion éventuelle, d'aller plus loin, de réfléchir ou de mettre en valeur un élément qui aurait pu perturber votre enfant sans s'en apercevoir...
Ensuite, laisser du choix à votre enfant : entre les émissions qu'il veut choisir, le nombre d'épisodes de dessin animés à regarder (à la fin, paf, on éteint!)


Et vous, quel est votre rapport avec la télévision?




jeudi 11 octobre 2012

Comment réaliser une présentation et autres consignes générales


Consignes générales

Vivre dans une même pièce à plusieurs impose le respect du matériel mais aussi le respect de l’autre : ne pas le regarder, ne pas marcher sur son tapis, ne pas faire de bruits (usage de pantoufles). On ne touche pas le travail de l’autre que ce soit pour le prendre ou pour l’aider.

Ne pas donner, ne pas prendre un matériel qui n’a pas été présenté. En pédagogie Montessori, on ne laisse rien au hasard. Quand un enfant souhaite prendre un matériel non présenté, on l’en empêche « non, tu n’as pas encore vu … » S’il est trop petit mais qu’il insiste on peut le présenter (peut-être une bonne surprise) mais il faut s’attendre à de mauvais gestes. Dans ce cas, retirer le matériel en s’excusant de lui avoir présenté alors qu’il n’était pas encore prêt « Ce n’est pas comme ça que je t’ai montré. Si tu veux jouer, là il y a des billes. »

On ne dérange pas pendant une présentation. Nous protégeons l’enfant, c’est son moment privilégié ! Avec 3 enfants, trouver dès le début 3 présentations différentes par enfant et pour cette journée (soit 9 présentations à réaliser par l'adulte.) En 3 jours, nous tournons ces mêmes présentations entre les enfants pour que finalement chacun ait 9 activités présentées. Laisser l’enfant bouger, s’agiter, se lever pendant la présentation.

Pendant l'entraînement qui suit, si l’enfant s’énerve (boulimie de gestes car il a envie de faire comme l’adulte et n’y arrive pas encore) on peut le lui faire remarquer : « Je crois que tu es allé trop loin. Tu sais tu t’énerves, tu fatigues, tu vas tout lancer et être fâché contre toi ». Il apprend à se connaître… Soit il s’arrête seul, soit il continue. S’il s’énerve à nouveau on peut le lui notifier « Tu te souviens, avant je t’ai dit 'là ça ne va plus'. La prochaine fois tu t’arrêteras. »

Si un enfant s’énerve, se met en colère il faut rester ferme. Il en a le droit mais c’est aussi un signe d’insécurité, il faut rester sur ses limites. Souvent lors des colères, le dialogue est rompu. Il peut se calmer dans une autre pièce et revenir quand cela va mieux.
L’enfant a le droit de remettre un plateau non rangé (il reste des pois chiche par exemple) car il peut être fatigué. Le plateau sera rangé discrètement par l’adulte. Par contre on ne range pas à sa place : « Oh je vois que tu es trop fatigué. Tu n’arrives pas à ranger. Tu dois donc être trop fatigué pour cet autre jeu » et on reprend fermement l’autre jeu qu’il a pris. Il a le droit de faire une pause par contre.



Une présentation

Le temps de présentation doit être court (10 s). C’est le temps d’attention d’un jeune enfant. C’est au fur et à mesure des présentations que l’on va augmenter ce temps.
1. Solliciter l’enfant de cette façon : « Maxime, je suis sûre que tu veux travailler avec moi.
- Regarde ». Choisir le bon moment, le lieu et poser la question dans le sens «  tu veux certainement jouer avec moi. »
2. Aller chercher sur l’étagère le matériel
« - Suis-moi ! Tu me suis ! »
3. Désigner l’emplacement où nous allons travailler. Installation sur le tapis ou sur la table : on pose d’abord le matériel, puis on s’installe. Pour aider à décomposer le mouvement et marquer des temps de pause, on peut souffler après chaque moment. 
Dans l’idéal, il faudrait une table pour les présentations, une table pour s’entraîner. Si ce n’est pas possible, plusieurs nappes différentes peuvent aider (une pour la présentation, une pour s’entraîner, une pour manger, une pour la peinture, …)
On place le matériel bien devant soi (en exagérant un peu le mouvement d’ajustement du matériel.) Placer l’enfant à sa gauche : «  Tu viens t’asseoir près de moi.
- Voilà »
Si un autre enfant veut venir observer la présentation, il se place derrière ou à gauche de l’enfant.
4. On introduit la présentation « Tu regardes ce que font mes mains. » 
5. Présentation (voir selon chaque matériel). Quand une main travaille, l’autre est au repos.
Si l’enfant ne regarde pas pendant la présentation, on suspend son geste : « Tu sais, si tu ne regardes pas, tu ne sauras pas faire. » S'il ne regarde toujours pas, on prévient une 3e fois, puis : « Je suis désolée, mais je crois que je t’ai présenté ceci trop tôt, tu n’es pas prêt à faire comme je t’ai montré ». Idem pour un enfant trop agité. S’il y tient, recommencer la présentation, sinon on range. Dans ce cas, il ne pourra pas prendre le matériel plus tard.
Toutefois l’enfant peut bouger pendant la présentation, remuer, parler, on le laisse!
6. Puis c’est au tour de l’enfant immédiatement après :  « - A toi. » suffit. Nous posons le plateau devant l’enfant. L’enfant manipule (nous assistons sans mot dire, sans expression, attentif mais inerte.) S’il fait très vite on peut lui faire remarquer « Oh ! Moi j'y suis allé très lentement. La prochaine fois tu pourras essayer. » Sinon pas une seule remarque.
7. « Tu es content de toi ? Alors nous pouvons le ranger ». Ensemble on repose le matériel et nous disons « Tu sais où est le matériel. Tu pourras venir le prendre quand tu voudras, t’en servir comme je te l’ai montré, aussi souvent que tu le voudras, puis tu le ramèneras à sa place, bien en ordre. » 

Nous n’avons pas ensuite à assister à l’entraînement de l’enfant. On n’est plus à table avec lui. Si l'enfant insiste pour travailler avec vous, on peut chaudement l'en dissuader «  Je ne suis pas loin, je sais que tu en es capable. J’ai confiance en toi. Moi je dois travailler. » Ne pas hésiter à s’activer à côté (avec les autres enfants, faire le ménage dans la pièce…)

mercredi 3 octobre 2012

Margaret Homfray

Alors que je n'avais pas encore suivi de formation Montessori, mais que je souhaitais activement m'y mettre, j'ai regardé les vidéo de Margaret Homfray (non anglophones, passez votre chemin, désolé...)

Bien sûr, j'ai appris tellement dans ma formation que je m'interdirai de vous dire que regardez ces vidéos suffit! Cependant, elles restent, pour moi, un véritable trésor disponible gratuitement :)

Le lien : http://video.google.com/videoplay?docid=-8690337453618933824#docid=-1318343072064336631


ENJOY

lundi 1 octobre 2012

Recréer un environnement Montessori à la maison (partie III : le quotidien)


Recréer un environnement Montessori à la maison ne se limite pas à un agencement des pièces agréables, à l'accès d'activités intelligentes... C'est aussi les adultes qui encadrent les enfants. Au quotidien, il faut également penser aux règles de vie, à l'accompagnement, l'apprentissage de la politesse, la télévision (mais plus j'y pense, plus je me dis qu'un article entier sera nécessaire pour cette question!!!) Penchons-nous sur l'ambiance Montessori, au quotidien!

Des règles de vie : Difficile de vivre à plusieurs, dans une communauté! Il y a des règles, des lois à respecter... Abordons les avec notre enfant dans la mini-société que constitue notre foyer, et cela le plus tôt possible! Choisir avec eux quelques règles, les plus importantes (mieux vaut commencer pas un petit nombre plutôt que trop de règles qui ne seront ni retenues, ni respectées). Les inscrire avec eux, en les expliquant, en donnant des exemples : "Tu te souviens de ton petit frère qui t'as tiré les cheveux? Tu as eu mal, tu as même pleuré... Tu te souviens comme cela était désagréable? C'est pourquoi personne ne doit faire de mal à une autre personne. Ton petit frère n'avait pas le droit de te faire du mal. Toi non plus tu n'en as pas le droit, c'est interdit, cela serait très désagréable pour l'autre... Tu viens, nous allons l'écrire ensemble." Vous pouvez faire de ce moment un instant très solennel, dont l'enfant se souviendra : cela pourra être dans le futur un bon repère lorsque vous aborderez les lois ou  la rédaction des droits de l'homme : "Tu te souviens nous avions écrit ce que nous pouvions faire ou ne pas faire à la maison? Eh bien, des gens ont réfléchi tout comme nous à ce que l'on pouvait faire ou non dans le pays."...
Insister bien sur le fait que l'établissement de ces règles apportera un bienfait pour toute la famille!

La politesse : L'enfant imite. Cela est naturel, c'est son mode de fonctionnement (voir les articles précédents sur l'esprit absorbant selon Maria Montessori.) Pour lui apprendre les règles de politesse les plus élémentaires, il est nécessaire que les adultes les appliquent... Modifier notre comportement au quotidien afin d'être plus serviable, remercier souvent!
Nous pouvons également aller plus loin. Expliquer une nouvelle règle que l'enfant ne fait pas (ou plus) : mettre la main devant la bouche quand il tousse (cela dépasse même le cadre de la politesse, c'est hygiénique) et argumenter sur l'utilité de dire un simple merci. Une nouvelle règle par semaine est suffisante, et tout le monde à la maison s'y applique s'il vous plaît! Toute la semaine, à tout moment, on fait attention à bien la respecter.

Entre frères et sœurs : Les problèmes à la maison ont souvent lieu entre les enfants. Quand ils sont jeunes, ce sont les jouets, les activités de l'autre qui donnent envie et créent le conflit. Pour cela, il est nécessaire d'appliquer la règle de la doctoresse : tant que l'enfant joue/travaille avec son matériel personne n'a le droit d'y toucher. C'est à dire que l'enfant qui souhaite jouer attend son tour. Il pourra prendre le matériel quand il aura été rangé à sa place (synonyme que l'enfant a bien terminé d'y jouer). A 3 ans, pas de place pour le partage... Pas encore! Et puis, est-ce sa faute à lui si son petit voisin est envieux?
Mais à cet âge également, l'enfant se définit par ce qui est à lui. Lui prendre son doudou, c'est prendre une part de son identité. Son environnement c'est lui tout entier. C'est pourquoi il est possible de définir avec les enfants 3 jouets/peluches qui ne seront qu'à lui. Personne ne pourra jouer à ses jouets là et ils seront toujours disponibles pour lui (ils ne feront donc pas partie du roulement entre les jouets). Cela devrait épargner beaucoup de pleurs (mais pas tous, la tâche est rude!)
Quand les enfants sont plus grands et sont bien capables de s'exprimer (et de mettre des mots sur leurs sentiments notamment) il est possible de créer une table des négociations (vus dans le livre de l'association Montessori de France). L'idée est de prendre 1 table, 2 chaises et d'1 clochette (son rôle sera très symbolique!) Un problème entre enfants? Hop, on se réunit autour de cette table et on suit très exactement ces diverses étapes :
- le premier enfant parle. Pour prendre la parole, il pose sa main sur sa poitrine, sur son cœur (la symbolique de ce geste est que tout ce qu'il dit est vrai, du fond de son cœur). L'autre écoute. Pour montrer clairement qu'il est actif dans son écoute,  il pose sa main sur la table. La discussion repose sur une description des faits du premier point de vu, et de ce qu'il a ressenti. Puis ce qu'il souhaite afin de mettre un terme à la dispute.
- le second enfant parle selon le même processus.
- etc... Jusqu’à ce qu'une solution soit trouvée. Dans ce cas, les enfants sonnent la cloche, synonyme de paix. Cela permet également à toute la maisonnée de savoir que le problème est réglé!
Au début, la présence d'un adulte est nécessaire. Puis de moins en moins. Lorsque le conflit ne semble pas se résoudre, un médiateur peut intervenir, ou toute la famille (en conseil) si la situation est franchement délicate.
Ce qui est positif avec cette table des négociations, c'est que l'enfant sente qu'il a sa place dans la famille, que ses sentiments sont reconnus et écoutés, qu'il y a une justice même pour les plus faibles.

Les enfants comme partie intégrante de la famille :
Quel que soit le problème que vous rencontrez, n'hésitez pas d'en faire part à votre enfant. Tous ses sens étant constamment en éveil, dites-vous bien qu'il ressent les tensions de la maison. Bien sûr il faut adapter le discours à son âge, mais surtout ne pas éluder vos soucis. Un problème de couple? Dites bien à vos enfants, que oui vous êtes fâché, cela lui arrive bien à lui, comme à tout le monde. Mais rassurez-le, cela n'a rien à voir avec lui...
De façon plus joviale, la préparation des vacances se fait également tous ensemble! Chacun joue un rôle dans l'organisation, la préparation des bagages, la vérification finale (dès le plus jeune âge, il prend la responsabilité de son doudou par exemple.)
Et on travaille tous ensemble sur le maintien d'un environnement sain. En couple (aïe aïe, convaincre Monsieur n'est-il pas encore plus difficile que les enfants?) Selon leur âge (dès 15 mois), les enfants peuvent aider dans de petites tâches ménagères (voir l'article sur la vie pratique). Ils voient le fruit de leurs efforts récompensé (c'est du concret), il participe à la vie de la famille et en plus, ils éduquent leurs mouvement. Ne vous attendez pas à avoir une maison rutilante! C'est bien souvent le contraire... Passez derrière eux de façon discrète pour les petites touches finales de propreté afin de ne pas les vexés!


Au final :
La paix et l'harmonie dans une maison? Dur, dur! On touche un peu plus au but en appliquant les principes Montessori (c'est mon avis très personnel bien entendu, mais c'est aussi ce que j'ai pu constater en l'expérimentant tous les jours). Même en s'y appliquant profondément, les crises guettent, les colères prennent forme... Et l'on obtient des parents frustrés! 
Allez, soufflez! Le principal c'est bien de resserrer les liens familiaux, de se respecter chacun, "l'enfant n'est pas un humain en devenir mais un être à part entière". Politesse, discipline, doivent s'apprendre de façon positive. L'échec ne doit pas être disputé, mais plutôt consolé. Les parents doivent aussi savoir être stricts si nécessaire et ne pas avoir peur d'obtenir en conséquence un enfant fâché contre eux (là c'est souvent une montagne pour moi!)
  
J'ai beaucoup aimé les ouvrages d'Isabelle Filliozat, qui traitent ces questions, et notamment "J'ai tout essayé" très amusant à consulter et qui nous décomplexe totalement (n'hésitez pas à consulter ses autres ouvrages.) J'ai pu apprendre que de nombreux autres problèmes nous attendent dans l'éducation de nos enfants. Parfois, il peut nous arriver de perdre patience (nous aussi nous pouvons ressentir des besoins à combler comme le manque de sommeil.) Il est important de toujours prendre quelques secondes pour se distancer du problème, respirer un bon coup et se demander ce que l'on ferait si nos enfants étaient des invités de marque (que nous ne disputerions jamais pour un verre renversé, au contraire... Nous chercherions à remonter le moral de notre cousine/oncle/ami tout en courant chercher l'éponge!) Et relativisons! Non, notre enfant ne cherche pas le conflit... Peut-être est-il fatigué, a-t-il faim, a-t-il eu une mauvaise journée (surtout s'il est à l'école)? Ou peut-être suit-il une nécessité biologique qui nous échappe, comme l'a si bien expliqué Maria Montessori? Ne cherchons pas à le raisonner... Au final, est-ce si grave de vouloir mettre ses chaussons pour l'école? Et si tout ce que votre petit recherche ne serait qu'un câlin? Si tout échoue, jamais personne ne résiste à une bonne grosse dose d'amour :)


samedi 29 septembre 2012

Une lampe volcan... en bouteille!

Des envies d'expériences scientifiques en ce moment (serait-ce le retour de mes premiers amours avec la chimie? Mystère!)
Voici donc la lampe volcan des années 70's!


Kitch? OH OUI! Mais pas seulement puisqu'elle permet d'aborder la non-miscibilité de l'huile et de mélanges aqueux...
Prêt!?

Ingrédients bouteille :
- bouteille vide transparente
- eau
- colorant alimentaire (sauf jaune)
- huile (pas chère!)

Ingrédients expérience :
- la bouteille prête à l'emploi (cf ci-dessous)
- des l'aspirine effervescente

On commence par prendre une petite bouteille :

Il s'agit maintenant de la remplir d'eau au premier 1/3 :

C'est le moment d'ajouter quelques gouttes de colorants alimentaires (direction le rayon gâteau de votre hyper). Et là, on peut tout oser... Tout? Ou presque... Car pour faire des belles bulles qui vont bien se différencier de l'huile, toujours un peu teintée, on va proscrire le jaune...

Dernière opération de remplissage : l'huile. Jusqu'en haut! 

La préparation est terminée, vous devriez obtenir ceci (ici, les enfants ont choisi du bleu). NB : la bouteille est peut-être trop pleine... Du coup, quand les bulles remontent, c'est parfois la CATA (comprendre : quand les enfants mettent trop d'aspirine, l'enthousiasme aidant, maman doit passer toute les 2 min pour essuyer l'huile : je ne vous le conseille pas :) )











Vous avez terminé votre bouteille!? Super! Maintenant place à l'expérience!
Ajouter l'aspirine effervescente (du même genre que l'alka seltzer)...
Et voilà! Des bulles apparaissent dans l'huile... Vous pouvez faire remarquer (sans aller plus loin pour le moment dans les explications, surtout quand l'enfant est petit) que l'eau colorée et l'huile ne se mélangent pas! Drôle non? Voici leur première expérience de chimie sur les mélanges!

On récapitule ?

vendredi 28 septembre 2012

Recréer un environnement Montessori à la maison (partie II : pièces communes)

Continuons nos chamboulements dans tout le reste de la maison!

A l'entrée :
Pourquoi ne pas installer un porte manteau à la hauteur de votre enfant? A plusieurs, on peut ajouter sous chaque crochet le nom de chacun. Pour se déchausser, un petit banc ou des poufs. Un rangement pour les chaussures à faible hauteur.

Dans le salon :
Un espace de jeu? Oui, mais l'enfant a besoin de limites... Cela peut correspondre à un tapis, ou une ligne que l'on l'on place autour de leur espace. Pas de jouets hors limite!
Que mettre dans cet espace? Un panier, une petite étagère avec quelques jeux (peu toujours) mais surtout une petite table et une petite chaise à sa hauteur. Des crayons de couleur, des feuilles en libre-service peuvent compléter le tout.

Développer un espace artistique :
Un chevalet, une table couverte de toile cirée lavable. Des fournitures pour les créations (collages, découpages, peintures) clairement rangées dans des boîtes séparées. Vous pouvez garder de la peinture fraîche en la mélangeant dans des boîtes tupperwares de trois compartiments  ou plus.

Dans la cuisine :
On commence par organiser les placards : dès le plus jeune âge, on sécurise! Pas de verre à sa hauteur, pas de couteaux (oui, oui, c'est bien sûr, mais soyons sûrs de bien comprendre l'idée). Par contre, laissons casseroles, paniers, rouleaux à pâtisserie, moules, ...
Quand l'enfant grandit, prévoir un espace à sa hauteur pour ses moments de cuisine. Dans un placard, lui réserver une étagère pour ses bols, assiettes, ses couverts, ses serviettes et ses goûters.
Dans le réfrigérateur également, un petit espace rien que pour lui avec pichets de jus de fruit, d'eau, des fruits. Plus tard, utilisez des boîtes (tupperware notamment) pour mettre jambon, fromage, beurre pour qu'il réalise lui-même ses tartines!

Sa vie est intégrée à la maison : il en fait entièrement partie. Quel bonheur de se sentir chez soi, non?

Dans la salle de bain :
Un rehausseur est indispensable pour accéder au lavabo! Il existe cependant d'autres solutions comme des petits éviers plastiques, avec miroir à faire tenir sur le rebord de la baignoire (voir chez oxybul).
Et comme d'habitude, une petite étagère pour ses affaires (vous voyez, vous y aviez déjà pensé!)

Vie pratique à la maison :
Votre enfant va naturellement montrer un intérêt lors de vos tâches quotidiennes. Utilisez cet intérêt!!!! Plier les serviettes de toilettes, les serviettes de table. Ne leur demander pas la perfection/ Ce que l'on recherche ici c'est la concentration, la réflexion : cette main, ce geste qui doit s'appliquer... Même si l'on attend pas de lui un pliage extraordinaire, l'adulte doit montrer précisément et exactement la tâche : il est nécessaire de la diviser en mouvements simples, qu'il faut réaliser avec lenteur (et sans parler, car l'enfant va se focaliser sur le langage plutôt que sur vos mains...)
Plier, mais pas seulement! Il peut aider pour la préparation des repas (laver les légumes, plus tard, les couper, mettre la table, mélanger les salades, salades de fruits), épousseter, laver, nettoyer les tables, les chaises, ranger leurs espaces, leurs jouets (attention, pas d'injustice chez les frères et soeurs : chacun range les jouets pris. Dans le cas où vous ne sauriez pas qui a joué avec quoi, c'est tous ensemble, les enfants et l'adulte). Fournissez un panier pour les vêtements sales de votre enfant. Demandez-lui de les porter dans la
lingerie régulièrement.

Là, dehors :
Les livres, c'est bien... Mais il y a mieux encore. La réalité! Un dessin d'un oiseau, cela peut-être beau... Mais que vaut-il pour un enfant face à l'observation directe de la nature?

Emmener les à la découverte du monde extérieur : promenade, cueillettes, nourrir les animaux, faire du land art dans un sous-bois, rêver étendu dans une prairie, regarder les nuages, les branches d'un chêne.
Ne pas oublier d'ajouter une leçon constante de respect du vivant, de la nature (traiter les êtres avec soin, ne pas jeter de détritus) et aller plus loin : une séance de ramassage d'ordure!




Passez un bon week-end!


Partie I : la chambre
Partie III : le quotidien

jeudi 23 août 2012

De l'écriture à la lecture

Une fascination précoce pour les mots.
Maria Montessori a découvert qu'une des périodes sensibles du jeune enfant, correspondait au langage. Il apprend à parler sa langue maternelle en sélectionnant les sons provenant de la voix humaine : même entouré de chiens, l'enfant n'aboiera pas pour communiquer! Cet exemple est sans doute extrême, mais vivant parmi tous ces sons qui l'entoure toute la journée, l'enfant sait instinctivement lesquels doivent retenir son attention.
Cette sensibilité, cette fascination touche toute la partie du langage, parlée comme écrite. Pourquoi alors attendre 6 ou 7 ans pour apprendre à lire, alors que cette sensibilité a disparu? Le jeune enfant ( de 3 à 5 ans) possède les capacités pour lire et écrire avant l'âge d'enseignement traditionnel (c'est même bien plus facile pour lui, je vous invite à lire les articles concernant les découvertes de Maria Montessori pour comprendre ce qu'est l'esprit absorbant).
Evidemment, chaque enfant est différent et se tournera vers ses apprentissages au moment où il sera prêt. C'est pourquoi le suivi individuel dans une classe Montessori permet à l'aide des présentations en tête à tête, d'identifier la période propice...


Avant l'apprentissage de l'écriture/lecture a proprement parlé, il est bien sûr important d'introduire la langue écrite dans son quotidien : on lit ensemble les panneaux, les pots de confiture quand on fait les courses (l'enfant montre vite de l'intérêt en demandant souvent "c'est écrit quoi là maman?!"). Donner le goût de la lecture en lisant des livres avant chaque mise au lit, en inventant des histoires ensemble, en inventant des mots  aux sonorités étranges autant de façon de commencer l'apprentissage!
Indirectement, les activités de vie pratique permettent également de se familiariser avec le mouvement d'écriture (les boucles des lettres se tracent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) et de lecture (les objets à utiliser sont présentés de gauche à droite dans l'ordre d'utilisation). Les activités sensorielles auditives permettent d'affiner son oreille pour les phonèmes.


Construire ses 1ers mots : lettres rugueuses et alphabet mobile
L'écriture est abordée avant la lecture dans la méthode Montessori. Pourquoi? Et bien parce qu'il est plus facile d'aborder le langage écrit quand il vient de soi : on sait ce qu'on a voulu exprimer, et quelle fascination de voir que d'autres peuvent y accéder en lisant. L'acte d'écrire vient de l'intérieur alors que la lecture vient de l'extérieur. Il est toujours difficile de comprendre ce qu'un autre a voulu dire...



On introduit la construction des mots par l'apprentissage de l'alphabet. Celui-ci est très particulier car il est sensoriel : les lettres sont découpées dans une texture rugueuse puis collées sur du papier lisse. L'enfant passe son doigt sur la lettre tout en prononçant le son de la lettre : b n'est pas prononcé "bééé" mais bien "b". Ce sont les lettres rugueuses, présentées par groupe de 3. Les premières lettres et leur son correspondent à celles du prénom de l'enfant. Une familiarité qui aide bien!





La composition de syllabes et de mots entre en scène avec l'alphabet mobile. Des cartons aux formes de lettre sont rangés par séries dans des casiers en bois. 



Assis au sol sur un tapis, l'éducateur sort différents objets correspondant à des mots courts (3 lettres, voyelles courtes). Par exemple : bac, sac... L'enfant sélectionne un objet. L'adulte fait prononcer très lentement le mot afin d'entendre tous les sons. Ensemble, on recherche la lettre représentant le premier son, le 2e puis le 3e, en posant une à une les lettres avec ses mains (joignons cognitif et mouvement pour bien établir la connexion neuronale). 

L'indépendance littéraire
Seul, il va ensuite réaliser ses propres mots durant de nombreux jours. Après les objets, des images sont sources de mots. Enfin, les mots passent de 3 à 4 lettres. Puis l'écriture au crayon, à la craie, avec de la peinture sur des feuilles, des tableaux, sur la route... Pour Maria Montessori, cette émergence ressemblait à une explosion! Vient ensuite la reconnaissance des mots de l'autre : un camarade, un titre de journal, un mot sur le tableau laissé par l'éducateur.

Entre l'introduction des premières lettres rugueuses et la lecture, environ 2 mois s'écoulent...

La lecture va ensuite intervenir quotidiennement dans la pédagogie, en tant qu'outils d'apprentissage. L'enfant va progressivement apprendre du vocabulaire, des notions culturelles à l'aide de cartes séparées de leur nom...



Activités de vie sensorielle


Dans la pédagogie Montessori, on appelle "vie sensorielle" le groupe d'activités permettant l'éducation des sens que sont la vue, l'audition, l'odorat, le tactile. Le goût étant l'affaire des repas au quotidien...
Affiner les sens en classe Montessori passe encore par un matériel très concret et autocorrectif : voir l'article vie sensorielle pour mieux comprendre l'intérêt de ces activités et la façon dont elles se connectent.

Les premières activités sont présentées après la vie pratique. Les présentations de vie pratique on effet permis d'augmenter progressivement la concentration de l'enfant et son organisation dans l'espace (que l'on a restreint délibérément en utilisant des plateaux.) Désormais, les présentations seront plus longues, les plateaux absents : tout l'intérêt donc de bien attendre entre 1 et 3 mois avant de commencer. J'ai choisit ici aussi une découpe des activités selon une difficulté croissante : cela m'est personnel et vous aidera à vous y retrouvez (pour l'achat de matériel par exemple). Bien sûr pour l'enfant il n'y a pas de temps de pause entre les niveaux : les présentations suivent leur cours et s'adaptent selon son intérêt à lui.
La table de Pythagore en vie sensorielle
Préambule
Avant de commencer, je vous propose de lire le B.A.BA de la présentation ici.
Les activités de vie pratique là.

Niveau 1 (2 ans 3/4)
- sac mystère
- les blocs de cylindres
- le tri des boutons
- les tiroirs de géométrie

Niveau 2 (3 ans)
- 1ère boîte des couleurs
- les petits volumes
- les triangles constructeurs
- le binôme
- 2e boîte des couleurs
- tablettes rugueuses 1 puis 2
- la tour rose

Ensuite, nous pouvons introduire la calligraphie par les dessins de forme (voir la page langage et la page écriture/lecture). A ce niveau, l'enfant connait bien les formes du tiroir de géométrie et tient bien son crayon (merci aux boutons de préhensions des puzzle, blocs de cylindres et autre tiroirs de géométrie à présenter correctement avec les 3 doigts!)
A ce stade également, nous pouvons commencer la phonologie.

Niveau 3 (3 ans 1/2)
- le trinôme
- l'escalier marron
- les paires rugueuses
- la 3e boîte de couleurs
- les tablettes baryques
- les cylindres de couleurs
- la mise en paire de tissus
- le trinôme hiérarchique
- les tablettes thermiques
- l'odorat
- la table de Pythagore
- le sac mystère de Froebel
- les barres bleues
- les boîtes à bruit
- les lettres rugueuses


Lorsqu'un matériel est acquis (l'enfant le refait correctement et peut l'enseigner à un autre) on peut passer au vocabulaire sensoriel avec la leçon en 3 temps. A 4 ans l'enfant aime beaucoup acquérir de nouveaux mots, encore et encore : autant en profiter!