mardi 30 octobre 2012

L'école à la maison, ça y est, c'est parti!

... ou plus exactement l'Instruction en famille (IEF pour les recherches net...)

Voilà les 1ères vacances de l'année et l'occasion pour moi de faire un premier bilan dans cette nouvelle aventure dans laquelle toute la famille s'est lancée. Ce n'est pas d'aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait à la mode... et cela à fait bondir nos proches : l'école, oui, mais à la maison!

En classe!

Pourquoi ce choix?
Sans doute à cause de nos mauvais souvenirs d'école? Il serait indécent de ne pas dire que l'histoire des parents ne joue pas dans cette décision... C'est aussi un avis qui dépasse de loin le cadre de notre histoire personnelle : qui a aimé l'école? Peu de nos proches en tout cas. Et le plus souvent, ceux qui étaient à l'école d'hier.
L'école d'aujourd'hui? Oui, elle n'est pas parfaite. Le plus inquiétant cependant c'est qu'elle ne s'améliore plus... Mais nous n'oublions pas que l'école publique est une vraie chance!

Au final, ce qui s'est passé, c'est que j'ai croisé la pédagogie Montessori. Après cela, comment se résoudre à   faire fréquenter une école plus traditionnelle? A chaque matériel, pour moi, c'était une évidence, "mais c'est bien sûr!"
Cela me plaît? Encore faut-il que cela plaise aux enfants. Premiers tests très positifs, pédagogie appliquée à la maison au quotidien et des résultats : changement radical dans les comportements. On se respecte tous, réellement!

Dernières petites touches pour parfaire l'engrenage des évènements : arrêt du travail de maman (2012 il y a encore des employeurs qui ne supporte pas une grossesse, triste non?) puis formation Montessori. Beaucoup de maman et papa qui s'étaient lancés dans l'aventure avec ce sourire de bonheur que j'avais rarement vu dans le genre humain. Une intuition de forgeait encore plus forte.

Encore faut-il que tout le monde y adhère. La proposition fut rapidement acceptée : que d'atouts en effet!

Au quotidien comment ça se passe?
Le plus difficile quand on commence : l'organisation. Que ce soit le temps ou la maison, tout était à revoir. Quel chantier! Il fallait aménager un espace classe, un espace pour le matériel de créativité (qu'il soit enfin à porter de main) etc...
L'emploi du temps, le voici (VP = vie pratique. Au quotidien, dans des actions vraies, c'est encore mieux) :

Le suivre : mon idéal! Mais la vie et ses perturbations : tellement mieux!

Bien sûr tous les jours ne se ressemblent pas, mais c'est un peu notre fil conducteur... La classe dure plus longtemps, on s'adapte! Et il y a tout ce qui ne figure pas dedans : faire le marché, aller au parc, participer à des lectures, à des contes, à des réunions avec les parents, aller à un parc indoor pour s'éclater, faire un tour au musée, une grande ballade le dimanche, les invités qui participent à notre vie le temps d'un instant. Sans oublier les activités des enfants : piscine (2h par semaine tout de même), poney, peinture en atelier Stern...

1er bilan de ces 6 semaines :
Suspense....

Bilan...
... très positif.

Au début, je dois bien avouer que j'ai eu du mal à m'y mettre, bien que les enfants fussent déjà habitués aux différents travaux Montessori. Maintenant tout roule... Oh il y a des hauts et des bas. Mais globalement, les enfants travaillent beaucoup. Les séances sont censées durée 1/4 h pour des si petits, mais quand un travail les passionne, nous atteignons fréquemment 1 h 00 (suite à d'intenses concentrations.) Toute la famille concède que les enfants apprennent. Des gestes utiles en plus! Sans parler du caractère des enfants. Bien entendu il y a des petites colères, mais elles sont devenues si rares (il ne reste plus que les batailles de jouets entre frère et soeur.) Que dire de leur politesse, de leur concentration, de leur patience? Et de leur autonomie!
L'atmosphère de la maison est globalement plus sereine : du matin jusqu'au soir. La vie de famille est un vrai plaisir, nous passons du temps ensemble, du temps agréable.

Et pour maman?
Moi je suis aux anges. J'ai le luxe de pouvoir assister aux découvertes de mes enfants, de voir leurs visages s'éclairer ou au contraire s'intensifier dans la concentration. Je participe à leurs apprentissages. Ce rôle est tellement plus sympathique que celui qui se limite à changer des couches ou de les coucher. Mais attention, si je suis là, je suis aussi en retrait... Ne pas envahir, ne pas imposer mes volontés sur les leur... Maman aussi apprend!

Que du bonheur? 
Non! C'est aussi très fatigant des enfants petits et d'âges si rapproché! Car les "toddler" comme on les appelle en anglais, c'est beaucoup de curiosité, beaucoup de tests et beaucoup de casse, de chutes, ... L'important : vivre en dehors de la maison. Car, non, non ne vous inquiétez pas pour nous, les enfants sont très socialisés :)

mardi 23 octobre 2012

La télévision

"Chérie, on va investir dans une parabole...
- Hein?
- Pense un peu à la qualité de la télévision. Rien n'est trop beau pour celle qui élève mes enfants."

Ok, ok... D'habitude je cite Montessori, mais là je ne pouvais empêcher une petite référence de LA critique socio-culturelle du 21e siècle : les Simpsons!



Alors? Les voient-ils juste? Combien de temps pensez-vous qu'un enfant regarde la télévision en moyenne par jour?
6 H 30 en France!
(vous ne frissonnez pas là?)

Une moyenne donc : beaucoup la regarde moins, d'autres la regarde plus encore!
(Là vous ne frissonnez toujours pas??)

Alors, télévision rime-t-elle avec baby-sitter? Beaucoup de monde pourrait répondre qu'il y a des programmes éducatifs, intéressants... Mais soyons honnête en reconnaissant la pauvreté (en nombre) de tels programmes. Bien entendu, la télévision a une influence désormais (tout comme la maison, l'école, les groupes et l'église autrefois) et il serait dommage de faire grandir nos enfants en-dehors de cette nouvelle sphère.

Voici les généralités que l'on connait tous! En réfléchissant plus loin apparaissent divers problèmes qui me semblent majeurs :

- La plupart d'entre nous n'avons aucun contrôle sur la télévision. J'ai vérifié cela par moi-même avec la naissance d'une immense frustration : la fin de Megavideo. J'aimais beaucoup regarder ce que je voulais, au moment que je voulais, car il fallait l'admettre, c'était une immense banque culturelle (snif) où j'ai pu retrouver des petits trésors introuvables en dvd (même sur Ebay ou Amazon, c'est dire), de tester des films que je n'aurais pas acheter de peur de me tromper et faire ainsi de vraies belles trouvailles! Donc, fin de Megavideo... On regarde quoi ce soir? Allé, on tente la chaîne Y! Et là, aïe, les pubs (dont le son augmente systématiquement par rapport au film), aïe, l'épisode qui n'a rien à voir avec le précédent, aïe, les émissions reliées entre elles par l'absence de pub (oui oui d'abord je râle qu'il y en a trop, ensuite qu'il y en a plus) et on se retrouve happé dans un contenu qui ne nous aurait JAMAIS intéressé. C'est là que j'ai senti que j'avais perdu le contrôle...
Pour moi, ceci reflète bien le fait que les médias ont un pouvoir que seuls quelques élus détiennent : c'est à eux que reviennent la programmation (et les français souvent en rogne lorsque leur série ne suit pas la suite des épisodes, ha? je l'avais déjà dit?) mais aussi les sujets (les mêmes qui tournent en boucle sur toutes les chaînes, puis plus rien 2 jours plus tard) ou encore qui choisissent leurs intervenants (les personnes choisies lors des reportages ne reflètent pratiquement jamais la moyenne mais surtout, vous pouvez être certains que lorsqu'un alsacien est interrogé, celui-ci a TOUJOURS l'accent. Et oui, je mets ma main à couper que 85% des alsaciens présents sur la place Kléber n'ont PAS l'accent.)

- L'absence de réalité vraie! Que ce soit pour les fictions, ou les documentaires (d'ailleurs petite réflexion, les documentaires sont-ils des oeuvres de réalité ou de fiction sachant que le réalisateur procède toujours à un choix (filmer ceci ou pas cela...)?

- La violence... Un immense sujet d'inquiétude qui a déjà fait couler beaucoup d'encres. En résumé, en 1 an, votre enfant peut voir : des milliers de meurtres, de bagarres, plus encore d'accidents de voitures et une bonne centaine d'explosions (souvent couplés aux accidents de voiture, pourtant nous sommes encore peu nombreux à nous jeter dans le fossé (au ralentit) au moindre accrochage.)

- La transe! Des jeunes enfants devant la télé, vous connaissez? Ils restent assis pendant des heures, en redemande quand cela est terminé. Ils restent passifs : pas besoin de penser (on le fait pour vous) ni d'imaginer ou de faire le moindre effort (sauf pour se lever et aller aux toilettes.)

Alors c'est quoi la solution? 



Pour la télé aussi les parents doivent fixer des limites : la télé oui, mais à petites doses, c'est mieux.

J'ajouterai que c'est aux parents de choisir les programmes et de les regarder avec eux, surtout les programmes que l'on ne contrôle pas et les pubs. Un nouveau DVD? Un premier visionnage ensemble, puis si papa ou maman en est convaincu, l'enfant peut regarder seul (car, avouons que de temps en temps, les enfants devant la télé, ça fait du bien...) A la fin, on peut discuter ensemble de ce que l'on vient de voir : cela permet de classer les propos, d'éviter toute confusion éventuelle, d'aller plus loin, de réfléchir ou de mettre en valeur un élément qui aurait pu perturber votre enfant sans s'en apercevoir...
Ensuite, laisser du choix à votre enfant : entre les émissions qu'il veut choisir, le nombre d'épisodes de dessin animés à regarder (à la fin, paf, on éteint!)


Et vous, quel est votre rapport avec la télévision?




jeudi 11 octobre 2012

Comment réaliser une présentation et autres consignes générales


Consignes générales

Vivre dans une même pièce à plusieurs impose le respect du matériel mais aussi le respect de l’autre : ne pas le regarder, ne pas marcher sur son tapis, ne pas faire de bruits (usage de pantoufles). On ne touche pas le travail de l’autre que ce soit pour le prendre ou pour l’aider.

Ne pas donner, ne pas prendre un matériel qui n’a pas été présenté. En pédagogie Montessori, on ne laisse rien au hasard. Quand un enfant souhaite prendre un matériel non présenté, on l’en empêche « non, tu n’as pas encore vu … » S’il est trop petit mais qu’il insiste on peut le présenter (peut-être une bonne surprise) mais il faut s’attendre à de mauvais gestes. Dans ce cas, retirer le matériel en s’excusant de lui avoir présenté alors qu’il n’était pas encore prêt « Ce n’est pas comme ça que je t’ai montré. Si tu veux jouer, là il y a des billes. »

On ne dérange pas pendant une présentation. Nous protégeons l’enfant, c’est son moment privilégié ! Avec 3 enfants, trouver dès le début 3 présentations différentes par enfant et pour cette journée (soit 9 présentations à réaliser par l'adulte.) En 3 jours, nous tournons ces mêmes présentations entre les enfants pour que finalement chacun ait 9 activités présentées. Laisser l’enfant bouger, s’agiter, se lever pendant la présentation.

Pendant l'entraînement qui suit, si l’enfant s’énerve (boulimie de gestes car il a envie de faire comme l’adulte et n’y arrive pas encore) on peut le lui faire remarquer : « Je crois que tu es allé trop loin. Tu sais tu t’énerves, tu fatigues, tu vas tout lancer et être fâché contre toi ». Il apprend à se connaître… Soit il s’arrête seul, soit il continue. S’il s’énerve à nouveau on peut le lui notifier « Tu te souviens, avant je t’ai dit 'là ça ne va plus'. La prochaine fois tu t’arrêteras. »

Si un enfant s’énerve, se met en colère il faut rester ferme. Il en a le droit mais c’est aussi un signe d’insécurité, il faut rester sur ses limites. Souvent lors des colères, le dialogue est rompu. Il peut se calmer dans une autre pièce et revenir quand cela va mieux.
L’enfant a le droit de remettre un plateau non rangé (il reste des pois chiche par exemple) car il peut être fatigué. Le plateau sera rangé discrètement par l’adulte. Par contre on ne range pas à sa place : « Oh je vois que tu es trop fatigué. Tu n’arrives pas à ranger. Tu dois donc être trop fatigué pour cet autre jeu » et on reprend fermement l’autre jeu qu’il a pris. Il a le droit de faire une pause par contre.



Une présentation

Le temps de présentation doit être court (10 s). C’est le temps d’attention d’un jeune enfant. C’est au fur et à mesure des présentations que l’on va augmenter ce temps.
1. Solliciter l’enfant de cette façon : « Maxime, je suis sûre que tu veux travailler avec moi.
- Regarde ». Choisir le bon moment, le lieu et poser la question dans le sens «  tu veux certainement jouer avec moi. »
2. Aller chercher sur l’étagère le matériel
« - Suis-moi ! Tu me suis ! »
3. Désigner l’emplacement où nous allons travailler. Installation sur le tapis ou sur la table : on pose d’abord le matériel, puis on s’installe. Pour aider à décomposer le mouvement et marquer des temps de pause, on peut souffler après chaque moment. 
Dans l’idéal, il faudrait une table pour les présentations, une table pour s’entraîner. Si ce n’est pas possible, plusieurs nappes différentes peuvent aider (une pour la présentation, une pour s’entraîner, une pour manger, une pour la peinture, …)
On place le matériel bien devant soi (en exagérant un peu le mouvement d’ajustement du matériel.) Placer l’enfant à sa gauche : «  Tu viens t’asseoir près de moi.
- Voilà »
Si un autre enfant veut venir observer la présentation, il se place derrière ou à gauche de l’enfant.
4. On introduit la présentation « Tu regardes ce que font mes mains. » 
5. Présentation (voir selon chaque matériel). Quand une main travaille, l’autre est au repos.
Si l’enfant ne regarde pas pendant la présentation, on suspend son geste : « Tu sais, si tu ne regardes pas, tu ne sauras pas faire. » S'il ne regarde toujours pas, on prévient une 3e fois, puis : « Je suis désolée, mais je crois que je t’ai présenté ceci trop tôt, tu n’es pas prêt à faire comme je t’ai montré ». Idem pour un enfant trop agité. S’il y tient, recommencer la présentation, sinon on range. Dans ce cas, il ne pourra pas prendre le matériel plus tard.
Toutefois l’enfant peut bouger pendant la présentation, remuer, parler, on le laisse!
6. Puis c’est au tour de l’enfant immédiatement après :  « - A toi. » suffit. Nous posons le plateau devant l’enfant. L’enfant manipule (nous assistons sans mot dire, sans expression, attentif mais inerte.) S’il fait très vite on peut lui faire remarquer « Oh ! Moi j'y suis allé très lentement. La prochaine fois tu pourras essayer. » Sinon pas une seule remarque.
7. « Tu es content de toi ? Alors nous pouvons le ranger ». Ensemble on repose le matériel et nous disons « Tu sais où est le matériel. Tu pourras venir le prendre quand tu voudras, t’en servir comme je te l’ai montré, aussi souvent que tu le voudras, puis tu le ramèneras à sa place, bien en ordre. » 

Nous n’avons pas ensuite à assister à l’entraînement de l’enfant. On n’est plus à table avec lui. Si l'enfant insiste pour travailler avec vous, on peut chaudement l'en dissuader «  Je ne suis pas loin, je sais que tu en es capable. J’ai confiance en toi. Moi je dois travailler. » Ne pas hésiter à s’activer à côté (avec les autres enfants, faire le ménage dans la pièce…)

mercredi 3 octobre 2012

Margaret Homfray

Alors que je n'avais pas encore suivi de formation Montessori, mais que je souhaitais activement m'y mettre, j'ai regardé les vidéo de Margaret Homfray (non anglophones, passez votre chemin, désolé...)

Bien sûr, j'ai appris tellement dans ma formation que je m'interdirai de vous dire que regardez ces vidéos suffit! Cependant, elles restent, pour moi, un véritable trésor disponible gratuitement :)

Le lien : http://video.google.com/videoplay?docid=-8690337453618933824#docid=-1318343072064336631


ENJOY

lundi 1 octobre 2012

Recréer un environnement Montessori à la maison (partie III : le quotidien)


Recréer un environnement Montessori à la maison ne se limite pas à un agencement des pièces agréables, à l'accès d'activités intelligentes... C'est aussi les adultes qui encadrent les enfants. Au quotidien, il faut également penser aux règles de vie, à l'accompagnement, l'apprentissage de la politesse, la télévision (mais plus j'y pense, plus je me dis qu'un article entier sera nécessaire pour cette question!!!) Penchons-nous sur l'ambiance Montessori, au quotidien!

Des règles de vie : Difficile de vivre à plusieurs, dans une communauté! Il y a des règles, des lois à respecter... Abordons les avec notre enfant dans la mini-société que constitue notre foyer, et cela le plus tôt possible! Choisir avec eux quelques règles, les plus importantes (mieux vaut commencer pas un petit nombre plutôt que trop de règles qui ne seront ni retenues, ni respectées). Les inscrire avec eux, en les expliquant, en donnant des exemples : "Tu te souviens de ton petit frère qui t'as tiré les cheveux? Tu as eu mal, tu as même pleuré... Tu te souviens comme cela était désagréable? C'est pourquoi personne ne doit faire de mal à une autre personne. Ton petit frère n'avait pas le droit de te faire du mal. Toi non plus tu n'en as pas le droit, c'est interdit, cela serait très désagréable pour l'autre... Tu viens, nous allons l'écrire ensemble." Vous pouvez faire de ce moment un instant très solennel, dont l'enfant se souviendra : cela pourra être dans le futur un bon repère lorsque vous aborderez les lois ou  la rédaction des droits de l'homme : "Tu te souviens nous avions écrit ce que nous pouvions faire ou ne pas faire à la maison? Eh bien, des gens ont réfléchi tout comme nous à ce que l'on pouvait faire ou non dans le pays."...
Insister bien sur le fait que l'établissement de ces règles apportera un bienfait pour toute la famille!

La politesse : L'enfant imite. Cela est naturel, c'est son mode de fonctionnement (voir les articles précédents sur l'esprit absorbant selon Maria Montessori.) Pour lui apprendre les règles de politesse les plus élémentaires, il est nécessaire que les adultes les appliquent... Modifier notre comportement au quotidien afin d'être plus serviable, remercier souvent!
Nous pouvons également aller plus loin. Expliquer une nouvelle règle que l'enfant ne fait pas (ou plus) : mettre la main devant la bouche quand il tousse (cela dépasse même le cadre de la politesse, c'est hygiénique) et argumenter sur l'utilité de dire un simple merci. Une nouvelle règle par semaine est suffisante, et tout le monde à la maison s'y applique s'il vous plaît! Toute la semaine, à tout moment, on fait attention à bien la respecter.

Entre frères et sœurs : Les problèmes à la maison ont souvent lieu entre les enfants. Quand ils sont jeunes, ce sont les jouets, les activités de l'autre qui donnent envie et créent le conflit. Pour cela, il est nécessaire d'appliquer la règle de la doctoresse : tant que l'enfant joue/travaille avec son matériel personne n'a le droit d'y toucher. C'est à dire que l'enfant qui souhaite jouer attend son tour. Il pourra prendre le matériel quand il aura été rangé à sa place (synonyme que l'enfant a bien terminé d'y jouer). A 3 ans, pas de place pour le partage... Pas encore! Et puis, est-ce sa faute à lui si son petit voisin est envieux?
Mais à cet âge également, l'enfant se définit par ce qui est à lui. Lui prendre son doudou, c'est prendre une part de son identité. Son environnement c'est lui tout entier. C'est pourquoi il est possible de définir avec les enfants 3 jouets/peluches qui ne seront qu'à lui. Personne ne pourra jouer à ses jouets là et ils seront toujours disponibles pour lui (ils ne feront donc pas partie du roulement entre les jouets). Cela devrait épargner beaucoup de pleurs (mais pas tous, la tâche est rude!)
Quand les enfants sont plus grands et sont bien capables de s'exprimer (et de mettre des mots sur leurs sentiments notamment) il est possible de créer une table des négociations (vus dans le livre de l'association Montessori de France). L'idée est de prendre 1 table, 2 chaises et d'1 clochette (son rôle sera très symbolique!) Un problème entre enfants? Hop, on se réunit autour de cette table et on suit très exactement ces diverses étapes :
- le premier enfant parle. Pour prendre la parole, il pose sa main sur sa poitrine, sur son cœur (la symbolique de ce geste est que tout ce qu'il dit est vrai, du fond de son cœur). L'autre écoute. Pour montrer clairement qu'il est actif dans son écoute,  il pose sa main sur la table. La discussion repose sur une description des faits du premier point de vu, et de ce qu'il a ressenti. Puis ce qu'il souhaite afin de mettre un terme à la dispute.
- le second enfant parle selon le même processus.
- etc... Jusqu’à ce qu'une solution soit trouvée. Dans ce cas, les enfants sonnent la cloche, synonyme de paix. Cela permet également à toute la maisonnée de savoir que le problème est réglé!
Au début, la présence d'un adulte est nécessaire. Puis de moins en moins. Lorsque le conflit ne semble pas se résoudre, un médiateur peut intervenir, ou toute la famille (en conseil) si la situation est franchement délicate.
Ce qui est positif avec cette table des négociations, c'est que l'enfant sente qu'il a sa place dans la famille, que ses sentiments sont reconnus et écoutés, qu'il y a une justice même pour les plus faibles.

Les enfants comme partie intégrante de la famille :
Quel que soit le problème que vous rencontrez, n'hésitez pas d'en faire part à votre enfant. Tous ses sens étant constamment en éveil, dites-vous bien qu'il ressent les tensions de la maison. Bien sûr il faut adapter le discours à son âge, mais surtout ne pas éluder vos soucis. Un problème de couple? Dites bien à vos enfants, que oui vous êtes fâché, cela lui arrive bien à lui, comme à tout le monde. Mais rassurez-le, cela n'a rien à voir avec lui...
De façon plus joviale, la préparation des vacances se fait également tous ensemble! Chacun joue un rôle dans l'organisation, la préparation des bagages, la vérification finale (dès le plus jeune âge, il prend la responsabilité de son doudou par exemple.)
Et on travaille tous ensemble sur le maintien d'un environnement sain. En couple (aïe aïe, convaincre Monsieur n'est-il pas encore plus difficile que les enfants?) Selon leur âge (dès 15 mois), les enfants peuvent aider dans de petites tâches ménagères (voir l'article sur la vie pratique). Ils voient le fruit de leurs efforts récompensé (c'est du concret), il participe à la vie de la famille et en plus, ils éduquent leurs mouvement. Ne vous attendez pas à avoir une maison rutilante! C'est bien souvent le contraire... Passez derrière eux de façon discrète pour les petites touches finales de propreté afin de ne pas les vexés!


Au final :
La paix et l'harmonie dans une maison? Dur, dur! On touche un peu plus au but en appliquant les principes Montessori (c'est mon avis très personnel bien entendu, mais c'est aussi ce que j'ai pu constater en l'expérimentant tous les jours). Même en s'y appliquant profondément, les crises guettent, les colères prennent forme... Et l'on obtient des parents frustrés! 
Allez, soufflez! Le principal c'est bien de resserrer les liens familiaux, de se respecter chacun, "l'enfant n'est pas un humain en devenir mais un être à part entière". Politesse, discipline, doivent s'apprendre de façon positive. L'échec ne doit pas être disputé, mais plutôt consolé. Les parents doivent aussi savoir être stricts si nécessaire et ne pas avoir peur d'obtenir en conséquence un enfant fâché contre eux (là c'est souvent une montagne pour moi!)
  
J'ai beaucoup aimé les ouvrages d'Isabelle Filliozat, qui traitent ces questions, et notamment "J'ai tout essayé" très amusant à consulter et qui nous décomplexe totalement (n'hésitez pas à consulter ses autres ouvrages.) J'ai pu apprendre que de nombreux autres problèmes nous attendent dans l'éducation de nos enfants. Parfois, il peut nous arriver de perdre patience (nous aussi nous pouvons ressentir des besoins à combler comme le manque de sommeil.) Il est important de toujours prendre quelques secondes pour se distancer du problème, respirer un bon coup et se demander ce que l'on ferait si nos enfants étaient des invités de marque (que nous ne disputerions jamais pour un verre renversé, au contraire... Nous chercherions à remonter le moral de notre cousine/oncle/ami tout en courant chercher l'éponge!) Et relativisons! Non, notre enfant ne cherche pas le conflit... Peut-être est-il fatigué, a-t-il faim, a-t-il eu une mauvaise journée (surtout s'il est à l'école)? Ou peut-être suit-il une nécessité biologique qui nous échappe, comme l'a si bien expliqué Maria Montessori? Ne cherchons pas à le raisonner... Au final, est-ce si grave de vouloir mettre ses chaussons pour l'école? Et si tout ce que votre petit recherche ne serait qu'un câlin? Si tout échoue, jamais personne ne résiste à une bonne grosse dose d'amour :)