lundi 9 mars 2015

Empathie, CNV et relations



1) Validation et empathie
Retour à la méthode S.A.L.V.E de Naomi Aldort et de mes parties préférées que sont la validation du sentiment et l'empathie.

Après l'écoute de l'enfant, nous sommes en mesure de mieux comprendre ce qu'il se passe en lui, le besoin insatisfait, l'émotion ressentie. L'étape de validation est simplement la reformulation de ce ressenti, de ce besoin.
"Tu es triste parce que ce petit garçon est venu détruire ta tour..."
Cette étape rejoint beaucoup la communication non violente de M. Rosenberg, qui emploie également la reformulation et la description objective des faits.

Vous aurez ainsi immédiatement un feedback. Si vous avez mal comprit, l'enfant vous le dira. Si vous avez bien comprit... il risque de rester silencieux, ou en cas de crise, de redoubler de larmes et de cris! Bref, vous avez taper juste, laissez-le digérer :)

Attention cependant à ne pas verser dans le mélodrame "tu es un pauvre petit chéri,, tu n'as vraiment pas de chance!" Nous ne souhaitons pas faire de l'enfant une victime, simplement à valider ce qu'il ressent : c'est tout à fait normal d'être en colère lorsqu'on nous casse notre tour! Ce n'est pas sa faute, mais il est capable de se relever, de reconstruire une nouvelle tour. Oui, notre enfant est fort. Oui il peut gérer ce qui se passe et c'est à nous de lui apprendre qu'il en est capable!

Non, ce n'est pas à nous de reconstruire la tour.

Notre boulot à nous, c'est d'offrir nos bras pour donner la place à son chagrin, de lui procurer un endroit où il est sûr de pleurer un bon coup, de reprendre du carburant de confiance et de repartir de plus belle.



2) Une bonne relation parent-enfant, c'est quoi?
En parlant de notre boulot de parent, vous êtes-vous déjà demander quelle relation vous souhaiter avoir avec votre enfant? Quelle serait la perfection de vos échanges pour VOUS? Peut-être est-ce le bon moment pour la décrire, cette relation idéale... (avec un crayon et un stylo, tentez l'expérience svp.)

Et si maintenant, nous nous demandions, comment atteindre cette belle relation?

- Si vous voulez que chacun se respecte et respecte les frontières de l'autre peut-être faut-il commencer par respecter celles de l'enfant, que ce soit son corps (ne pas toucher la tête d'un enfant sans y être invité : mention spéciale pour les personnes âgées qui se permettent se genre de truc à la boulangerie...) ou par le respect de son espace (non, on ne fouille pas ni sa chambre, ni son cartable.)

- Laisser l'autre prendre SES décisions et faire ses choix pour se responsabiliser tôt : si mon enfant ne veut pas mettre de veste, est-ce que je vais le forcer? Est-ce que je voudrai, moi, qu'on m'y force? "Oui mais il va prendre froid..." ... qu'en est-il vraiment? N'avez-vous pas, plutôt peur de passer pour un mauvais parent auprès "des autres"? S'il fait vraiment froid, pensez-vous que votre enfant ne s'en rendra pas compte? N'en tirera-t-il pas de conclusion la prochaine fois?
Autre exemple : prévenir est conte-productif! "Repose ça, ça pique!" Et si l'enfant s'en rendait compte par lui-même? (bien sûr je ne parle pas ici de situations dangereuses... s'il traverse la route alors qu'une voiture arrive, pas question de ne pas réagir!! Vous aurez compris que c'est au parent de faire la distinction.)

- Si vous voulez savoir ce qu'il se passe dans la tête de votre enfant, pourquoi ne pas vous livrez vous aussi? D'être vrai, de lui faire confiance... bref, de vous montrer vulnérable "tu sais, j'ai eu vraiment très peur quand je t'ai vu approcher la route alors qu'il y avait un bus!", "je suis vraiment en colère quand je vois que tu n'as pas ranger les jouets du salon." Vous pouvez là aussi vous référer à la communication non violente qui décrit comment se livrer sans mauvaise interprétation de votre interlocuteur!
Récemment ma fille a beaucoup pleuré sur la mort, la sienne... je suis contente qu'elle soit venue vers moi pour se décharger. Moi-même j'ai eu cette peur et je me cachais pour pleurer, n'en parlant à personne... C'est une belle preuve de qualité relationnelle :) Peut-être en avez-vous également au quotidien, sans vraiment le remarquer?

- etc etc .... (livrez vos idées en commentaires!)

3) Etre authentique
J'espère que ces petits billets vous ont aider à y voir plus clair dans la jungle relationnelle parent-enfant. Ils représentent un condensé de ce que j'ai pu apprendre au fil de mes lectures, de certains cours... et surtout de mes expériences quotidiennes! Ce n'est qu'un début pour enfin commencer à vous montrer tel que vous êtes dans vos relations et non pas comme le résultat de vos mauvaises expériences passées.

Pour moi, l'important dans les relations, et dans la vie en général est finalement d'être authentique :) ce qui signifie, montrer sa vulnérabilité. C'est à partir de là, que la beauté de chacun se révèle!

Je vous embrasse (vraiment vraiment!)

jeudi 5 mars 2015

Le déclencheur. Méthode SALVE

Vous avez pu répondre au questionnaire et vous relire? Avez-vous trouvez un schéma dans ce qui se passe en vous en tant que parent?

En tout cas, désormais, vous avez une petite idée de qui peut vous faire réagir : le déclencheur. Car il s'agit bien de cela : une REaction. Un réflexe qui a prit naissance en nous à cause de nombreux, nombreux petits rien (qui s'accumule pourtant dans une vie.)

1) Apprivoiser le déclencheur
Dans les situations conflictuelles prochaines, tentez de reconnaître le déclencheur à l'oeuvre! N'ayez surtout pas honte. Autorisez-vous à ressentir cette émotion... et prenez quelques secondes dans votre tête (même si cela peut être difficile les premières fois, dans le feu de l'action!) pour vous répéter :
derrière toute colère se cache une blessure
la colère n'est là que parce qu'un besoin n'est pas satisfait

2) Action VS réaction
Comment avez-vous compris ces 2 affirmations? Il peut s'agir de la colère de votre enfant. Il peut s'agir de VOTRE colère. D'un besoin pour votre enfant (souvent basique comme le sommeil), d'une de vos blessures (le rejet?) Ils peuvent être facile à trouver... ou bien il nécessitera quelques jours encore avant de se révéler totalement (mais peut-être pointe-t-il déjà le bout de son nez dans le questionnaire du dessus?)

En tout cas, maintenant, vous allez pouvoir vous demander : vais-je agir ou réagir?



Agir signifie répondre à ce besoin (changer une couche, faire un câlin, vous prendre une soirée rien qu'à vous, aller faire du sport...) alors que réagir signifie crier, dire des phrases réflexes qui font mal (t'es bête ou quoi? l'argent ne pousse pas sur les arbres!) ou taper les doigts, les fesses, ... (si vous êtes dans ce cas, ou témoin de tels abus, pas de panique, je vous suggère simplement la lecture d'Alice Miller et surtout de faire le questionnaire de l'article précédent. Pardonnez-vous et allez de l'avant!)

Le but, ici, est de se détacher de l'action réflexe, pour rentrer dans l'action réfléchie. Bref, agir avec notre néo-cortex (celui là même que nous souhaitons tellement voir en action chez nos enfants, alors qu'... il n'est pas encore assez développer physiologiquement! Chez nous, si, pas d'excuse.)

3) S.A.L.V.E

Dans son livre (édition française malheureusement épuisée à ce jour) Naomi Aldort donne un outils puissant, la méthode SALVE, pour gérer les conflits. Il s'agit de respecter différentes étapes :

- S comme STOP : apprendre à s'arrêter pour s'écouter, identifier notre émotion, notre déclencheur. Que dit cette petite voix dans notre tête? Quelle phrase réflexe étais-je prête à lancer?

- A comme ATTENTION : une fois que nous nous sommes donner pleinement attention, nous nous retournons vers l'enfant. Nous lui donnons toute notre attention, libérés de nos réflexes!

- L comme listen, l'ECOUTE : nous écoutons totalement l'enfant, sans vouloir agir pour réparer en 4e vitesse. Non! On écoute! Oh que cela peut-être dur de ne pas couper les propose de notre adorable bambin (surtout quand cela prend des plombes pour en arriver au fait) mais cette étape est une des plus indispensables. Combien d'entre nous souffrons de ne pas être entendus?

- V et E pour VALIDATION et EMPATHIE (prochain billet ;)

4) Cette petite voix
Aux USA, cette petit voix est appelé le juge intérieur. Il est surnommé également le Gremlin! Ca en dit long, non?
En attendant, la suite de la méthode SALVE, je vous propose une pause pour faire cet exercice : prenez pendant toute un journée un crayon et un papier et écrivez tout ce que votre petite voix vous dit. Il y en a hein!? Ecrivez une liste de ses propos et tentez de savoir qui parle... qui dit cette phrase en réalité? Votre père, votre mère, votre grand-père, nounou, un ancien instituteur qui vous avait prit en travers... Remarquez qu'il s'agit presque toujours de personnes extérieures! Curieux non, pour une petite voix intérieure?

Et si les phrases que vous prononcez à votre enfant deviendront effectivement leur petite voix intérieur, que voulez-vous qu'il se dise, une fois adulte?




dimanche 1 mars 2015

Guérir pour une éducation bienveillante



J'avais très envie de recommencer à parler d'éducation bienveillante avec une série de nouveaux billets (qui représentent pas mal de temps investit pour leur donner forme) et des conseils de lecture. Surtout depuis que j'ai fait un GROS travail sur moi-même, afin de mieux me connaître. Oui car par où commencer quand on souhaite améliorer nos relations avec notre/nos enfants?

Il existe beaucoup d'outils (je vous en proposeraient dans cette série d'articles sur la bienveillance) mais que sont-ils face à nos réflexes, à nos traumatismes (surtout ne pas négliger les plus petits d'entre eux!)? Et si de bonnes relations commençaient par se guérir soi-même (afin d'éviter les projections, les angoisses, ...)

Oui mais comment guérir? Nous n'avons pas toujours accès à des sages (difficile de notre temps avec la séparation des familles), à CE bouquin, à CETTE formation, à une période de solitude où se produisent des déclics, ou parfois encore à ce super psy adeptes de l'interprétation des rêves (ça c'est mon côté "fascinée par l'inconscient.")
Et si... et si cela peut passer par ce petit billet, sans prétention et chargé de questions?

1) Quelques questions 
La seule intention à poser avant de se lancer dans le questionnaire que je vous propose est celle-ci : je reste authentique, honnête dans mes réponses. Tentez de répondre par quelques mots, en résumant. Plusieurs réponses possibles, tentez de mettre sur papier tout ce qui vous passe par l'esprit, même si c'est bête. Ces questions s'intéressent à vos relations entre vous et vos enfants, mais vous pouvez le reprendre avec votre chéri-e, votre boss et... vos parents. Bref, ça va faire mal! Alors posez-vous au calme, avec un stylo. Recopiez ces questions et répondez-y par écrit.
Prêts?!

- Qu'est-ce qui vous pousse à bout? (des comportement, des événements.)

- Qu'est-ce qui peut déclencher en vous des réactions totalement disproportionnées?

- Qu'est-ce qui n'a pas été guéri lors de votre enfance qui réapparaît dans l'éducation que vous donnez aujourd'hui? (des phrases qui sortent où vous avez l'impression d'entendre votre parent.)

- Quel dialogue interne (votre petite voix, votre critique intérieur) continue de vous hanter? (de vous rendre coupable, honteux, diminué...) Que dit cette voix exactement?

- Quels sont les conflits typiques avec vos enfants?

- Quels sont les plus grands conflits que vous ayez eu avec vos parents?

- Qu'est-ce que vous voyez autour de vous (dans le train, dans la rue, au parc avec d'autres enfants...) qui vous met hors de vous?


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2) Relecture. 
Vous pouvez revenir à vos réponses plus tard, et au besoin compléter le questionnaire dans la journée, selon les souvenirs qui pourraient revenir. Puis il s'agira de relire vos réponses. Vous constaterez que certaines choses reviennent souvent. Pour moi il s'agit de l'injustice, du doute en mes capacités, de la peur d'abandon et de la violation de mes frontières (les enfants qui peuvent envahir mon espace à moi...) Il peut également s'agir d'humiliation... chaque histoire est différente.
Peut-être vous rendez-vous compte que les conflits avec vos parents reviennent avec vos enfants?

Pour aller plus loin, il existe des ouvrages parlant de ces blessures :
- Il n'y a pas de parents parfaits de Isabelle Filliozat (et tous ses ouvrages)
- Les 5 blessures de l'âme de Lise Bourbeau.

(Suite à venir, on va y aller en douceur :) mais n'hésitez pas à livrer vos expériences dans les commentaires... une aide inestimable pour tous!)