jeudi 8 septembre 2016

Amendements et décrets? Contre-productifs?

Amendement 852 et décret de notre cher ministre, ont quelque peu tristement coloré notre rentrée... on aurait pu penser que l'air chaud des vacances auraient eu raison du manque de sagesse de nos élus.  Même pas!

4 mois depuis leurs annonce, sans me prononcer sur ce blog (au contraire de FB, n'hésitez pas à nous suivre d'ailleurs, cliquer sur le mannelé géant de la barre à droite!) 

Et la bonne nouvelle du jour, c'est que j'en ai trouvé à cette nouvelle loi. Je te promets qu'après cette lecture tu aura retrouvé le sourire. 

Suis bien :

L'état français souhaite faire reculer l'ief, dont les chiffres sont en constante augmentation. Et si???

Et si, on utilisait justement cette loi et ce décret pour être contre-productif pour l'état?

Et si, cette loi pourrait en définitive faire exploser les chiffres ief?

Impossible?

Pourquoi la ministre va s'en mordre les doigts?

Laissez-moi vous dépeindre ce joli tableau. Nous sommes en 2017 ou en 2018, l'amendement est non seulement sorti mais aussi largement appliqué à la lettre par les inspecteurs. Pour notre contrôle, on nous oblige à nous déplacer... je ne peux emmener tous les justificatifs de notre instruction. Je désobéis à la demande de tests (parce que c'est ma philosophie et que l'article 2 du protocole additionnel aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales de 1952* dit que l'état doit respecter mes convictions philosophiques). Et bam. Le couperet tombe. Injonction de scolariser.




Parce que je n'ai pas les moyens de m'acheter une maison au Luxembourg (et que l'interdiction de l'instruction en famille en Allemagne, formulée par Hitler, qui est toujours appliquée de l'autre côté du Rhin, m'empêche de faire l'ief dans le pays le plus proche de chez nous...) je ne peux fuir. 


Je suis donc là, devant l'école de ma fille, lors de cette rentrée imaginaire et quelque peu futuriste. 

Je ne laisse pas mon enfant derrière les portes. Non. J'entre avec elle, malgré la véhémence du personnel. Et oui, pour me défendre, je brandis l'article 9 de la convention internationale des droits de l'enfant*. Selon ce texte (voir ci-dessous) l'état français n'a pas le droit de me séparer de mes enfants, ni aucun de ses représentants (à moins d'assumer de se mettre en effraction vis à vis de ces textes fondateurs).

Alors, pour ne pas faire de remous (supposons), je suis là, acceptée dans la classe de mon enfant. Avec mon ou mes autres enfants, tant qu'à faire, puisque, l'état ne peut pas les séparer de moi non plus.

La classe ne compte plus 35 tables comme prévu, mais 37 (sauf si j'ai des jumeaux d'ici là, ce qui porterai le chiffre à 39).

Le ou la professeur des écoles commencent la transmission de son savoir.

Il arrive que je la coupe. 

Et oui... 
Pourquoi? 

Parce que je ne suis pas d'accord avec ce qu'elle enseigne et que, toujours selon l'article 2 du protocole additionnel aux droits de l'Homme et aux libertés fondamentales de 1952, je choisis, pour mes enfants, l'enseignement conforme à mes convictions philosophiques. 

Et ce jour là, je ne suis pas d'accord avec : 

- la théorie de l'évolution (Darwinienne) 

- ni avec l'enseignement de la libération française par les états-unis (de 1945 à 1960-1970 les écoles enseignaient en effet que c'était la Russie le principale libérateur, bien avant la folie URSS et l'anti-communisme ambiant des années 1980... revirement de situation en 1980-1990, puisqu'il devient insupportable que ce soit des russes qui nous ai rendu notre liberté, et pourtant...) 

- ni avec l'enseignement de la révolution française (soulèvement des paysans, mais fomentés par qui? La noblesse! Pourquoi? Pour avoir accès au pouvoir... et oui, les fourches levées demandant du pain n'était qu'une manipulation de seigneurs en soif d'un peu plus de contrôle sur le royaume!)




Bref, je dis non aux propagandes honteusement véhiculées par les programmes nationaux (oui, oui, propagandes, n'ayons pas peur du vilain mot!) 

Et puis je dis non à pire encore! Je dis non aux contrôles, je dis non aux notes.

Et j'en ai le droit en tant que parent. Toujours cet article 2... mais pour varier, on va mettre une pointe d'article 26.3 de la déclaration universelle de l'Homme* (rien de moins!) qui nous dit que j'ai le droit de choisir le genre d'éducation à donner à mes enfants. 

Et ce genre d'éducation, justement, ne comporte pas d'évaluation (dont l'EN connait, en plus l'inefficacité, comme en témoigne l'IGEN (inspection générale de l'éducation nationale) elle-même, dans un document officiel de juillet 2005, ici.) Et histoire d'enfoncer le clou, le livre la tyrannie de l'évaluation reprend bien les limites connues à tout test. Je pense que je l'aurai sur moi en classe :) 

(Si ça vous intéresse, voici 2 articles que j'avais publié sur l'évaluation en générale et à l'école en particulier.)


A ce stade, vous imaginez bien que je me sentes mal pour la professeur des écoles elle-même, qui a dû me subir (mais ce n'est pas personnel, hein, j'ai des amies incroyables qui font ce métier de fous et j'en profite pour leur signaler! Z'êtes formidables et courageuses!!) Mais je ne lâche pas...

On peut même dire, que je me suis achetée une trousse et un cartable par esprit de groupe. D'ailleurs, j'aime beaucoup traîner avec Jordan et Océane à la récré! Je me suis fondue dans la masse :




The boule-de-neige-effect

Mon comportement, forcément, ne passera pas inaperçu auprès des parents de mes 34 autres petits copains de classe. 

Fois 5 classes par école. 170 individus touchés.

Et sans doute, dans les villes et villages voisins, on aura entendu parlé de la folle-qui-va-à-l'école-à-30-ans-passés, zou, on va dire, les 5 villes autour. 850 individus donc, qui n'ont pas un, mais 2 parents : 1700 adultes touchés donc.

Ces 1700, vont vouloir raconter ma folie parentale au boulot, lors des réunions de famille (sans parler de Facebook)... si chacun touche 10 personnes (MINIMUM), on arrive donc à 17 000 (on arrondit à 20 00 tant qu'à faire!)

20 000 personnes (qui à leur tour... oh mince! J'en ai le vertige!)

Que ce soit par ce blog, par Facebook, jamais je n'aurai réussi à atteindre ce chiffre fabuleux! J'en suis toute excitée!




Au moins 20 000 citoyens français sauront désormais que nous avons le droit, en tant que parent, de venir avec nos enfants à l'école (le feront-ils? Oh oui, j'en connais... et on le fera, jusqu'à ce que le nouveau ministre nous ponde une lois l'interdisant!) 

Au moins 20 000 citoyens français sauront désormais que la scolarisation n'est pas obligatoire (parce que, honnêtement, je vais pas me retenir de leur dire... surtout que c'est écrit sur les T-Shirt que je porterai tous les jours pour aller en classe!)

En France, 10% des élèves sont sujet à harcèlement à l'école. Si tous les parents savaient que l'ief est possible, imaginez un peu, le nombre de déscolarisation! Oui, les 20 000 ne passeront pas à l'acte, on est d'accord... 10%. Soit 2 000 et comme chaque couple a en moyenne, 2,5 enfants (j'adore les moyennes... on voit bien le 1/2 enfant, comblé par son statut de moitié!) ça nous fait, à la louche 5 000 enfants en ief.... 

Une belle augmentation donc, uniquement dû à mon fait.

Or... je ne suis pas la seule!

Non.

Non.

Non.

L'ief augmente, n'en déplaise à Najat (allé quoi Najat, j'ai déjà tellement parlé de toi ici, on peut se tutoyer!) Grâce à cet amendement, grâce à ce décret, nous pourrons donc passer à la vitesse supérieure. Et embrigader (puisque Mme la ministre pense que nous ne sommes que cela, des embrigadeurs responsables d'une véritable pouponnière de terroristes) l'esprit des enfants afin qu'ils revendiquent enfin, haut et fort, leur liberté de s'instruire comme ils le souhaitent.

Une véritable opération de communication, gracieusement offerte par l'état!


Le 2e effet kisskool

Le 2e effet? L'emploi bien entendu! 

Les inspecteurs se sont déjà plaint à devoir faire des contrôles dans trop de familles (d'où nouvelle loi et décret, Najat sait faire plaisir à ces inspecteurs!) Alors, vous imaginez un peu avec une telle augmentation de familles? Va falloir recruter sévère à l'EN!!! 

Et tant qu'à faire... ce sera peut-être nos propres enfants?

Des enfants devenus grands, sensibilisés aux pédagogies alternatives, pouvant dialoguer avec calme, respect avec les familles... enfin des contrôles respectueux! Si si, ces contrôles que l'on souhaitent tous vivre.

Il en a fallut des chemins détournés!

Mais le but est atteint... avec bonus (moins de chômage et plus d'enfants libres!)

Bon je vous cache pas qu'il y aura quelques petits soucis hein!

Dans ce paradis, la consommation d'antidépresseur risque de chuter... oui, oui... en particulier chez les enfants. Parce que oui, saviez-vous qu'1 enfant sur 20 était sous anxiolytiques? 1 enfant sur 20!!! 



Je vous laisse vous même tirer les conclusions sur ce fait (harcèlement scolaire, échec, phobies, et tout et tout). A l'heure de l'insouciance de l'enfance, 1 enfant sur 20 se sent tellement mal dans sa vie que ses parents ont recourt à l'endormissement chimique!!!!

"Alors, Najat, STP, pour le bien de l'industrie pharmaceutique... retire ton projet de loi! 

Parce que si tu le fais pas... en plus, quand je serai en classe avec ma fille, je parlerai des vaccins aux autres parents. Et comme j'ai fait des études longues (genre ultra super longues de ouf en chimie), je revendique aussi mon statut d'expert... ils risquent de me croire! Et là, LA, tu risques vraiment de faire la gueule quand Sanofi te demandera des comptes!

J'te laisse là dessus Najat... je viens de recevoir une lettre de Nature et Découvertes diffusant les bienfaits de la pédagogie Montessori (et je blague pas hein, je viens de le recevoir là, alors que j'écrivais!) Montessori, ça fait vendre désormais, je te conseille de placer tes billes dans ce nouveau lobby, ça va faire fureur!

BISOUS hein!"

Alors... finalement? Il est pas beau le projet de loi?


Articles évoqués :

* Protocole additionnel aux droits de l'Homme et aux libertés fondamentales de 1952
Article 2 – Droit à l'instruction
Nul ne peut se voir refuser le droit à l'instruction. L'Etat, dans l'exercice des fonctions qu'il assumera dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement, respectera le droit des parents d'assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques.   


* Convention internationale des droits de l'enfant.
Article 9

1. Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l’enfant, ou lorsqu’ils vivent séparément et qu’une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l’enfant
* Déclaration universelle de l'Homme
Article 26
1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. 
2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix. 




3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.