La leçon à trois temps est une leçon mise au point par Maria Montessori permettant à l'enfant d'enrichir son vocabulaire, de nommer ses impressions et de passer à l'abstrait! Cela est particulièrement bluffant pour les enfants qui connaissent parfaitement le nom de toutes les formes ("ça, c'est un ovoïde") alors que nous, nous ne les connaissons pas (j'ai appris pas mal de termes lors de ma formation, une grosse remise en question pour moi qui suis en doctorat en science dur!)
Bref, nommer, c'est atteindre un autre niveau dans son apprentissage. On sait différencier ce qu'on a appris et maintenant on va apprendre à communiquer sur ce qu'on a appris. On entre dans la relation avec l'autre, dans la vie en société. C'est un outil de socialisation.
Un outils de socialisation, un pas vers l'autre |
La théorie
Temps un : l'association
Le nom de l'objet est donné en le montrant. On travaille avec 3 objets.
Temps deux : la reconnaissance
En donnant le nom de l'objet, l'enfant doit savoir le montrer.
Temps trois : la mémorisation/ l'assimilation
L'enfant doit lui-même prononcer le mot correspondant. C'est une grande étape à ne pas négliger car elle fait appel au langage!
Comme on le voit, cette leçon permet de nommer tout ce qu'il a appris, ressenti.
La pratique
Prenons un exemple avec les couleurs, disons la 1ère boîte. Lorsque l'enfant a bien travaillé avec la boîte des couleurs, qu'il apparie correctement ces dernières, il est temps de passer à la nomenclature.
Temps un : l'adulte nomme les couleurs en les indiquant avec le doigt. Une par une, lentement, avec une pause. On ne dit pas l'article pour éviter les confusions du genre "nours" pour "ours". On répète. Là, l'adulte peut choisir de les nommer dans le même ordre que la première fois, ou au contraire de changer l'ordre. Fin de cette première séance, on range le tout.
Temps deux : Lors d'une seconde (ou même troisième) séance, on reprend le temps un, puis l'adulte demande à l'enfant de lui montrer le bleu. Si c'est ok, on passe au rouge, etc... Si l'enfant ne montre pas la couleur correcte, on lui sourit et on arrête là. Dans 2-3 jours (pas le lendemain) on pourra recommencer, en repassant par le temps 1. Et oui, cela ne sert à rien de forcer. Il n'est pas prêt. La leçon n'est pas assimilée. La prochaine fois elle le sera certainement!
Cependant, si cette étape est trop longue à franchir, c'est que l'adulte ne situe pas bien là où en est l'enfant. Inutile d'insister, cela ne fera que le bloquer.
Lors de son erreur on peut également le rectifier avec gentillesse : si lorsqu'on lui demande bleu il montre le rouge, on dit "oui, rouge" et on pose ensuite le doigt sur le bleu "bleu". Ceci doit être fait avec chaleur (c'est toujours dur quand non nous montre une erreur). On redemande forcément où se trouve le bleu. L'enfant ne se trompera pas et quoi qu'il en soit, on arrête là la leçon, sur cette réussite.
Quand toutes les couleurs sont sues, on recommence dans le désordre (on prévient l'enfant "je vais maintenant te les demander dans le désordre").
Temps trois : si l'enfant a reconnu les couleurs, on passe à la suite! On lui indique une couleur avec le doigt et on lui demande "Qu'est-ce que c'est?" Si l'enfant répond la bonne couleur, on passe à la suivante. S'il ne répond pas ou s'il répond mal, on range le tout! Et la prochaine fois, on repassera par toutes les étapes de la leçon...
Si tout est ok, on lui dit qu'on va mélanger les pièces avant de le faire. Puis on recommence à lui demander le nom de chaque couleur.
Quand l'enfant termine avec succès cette étape, les mots sont considérés comme acquis!
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