Il y a plus de 100 ans, le Dr Maria Montessori, une femme intelligente, à l'esprit très scientifique, s'est intéressée d'une façon tout à fait novatrice, à l'éducation. En particulier, l'éducation des jeunes enfants.
Montessori c'est avant tout un nom, un personnage... Je ne prétends pas vous livrer ici la vraie histoire de Maria Montessori, les biographies gardant leurs grandes parts de romanesque et fiction! Il s'agit, toutefois, de la petite histoire que je préfère.
Maria Montessori nait en 1870 en Italie, dans une famille de la petite bourgeoisie, ce qui va permettre à ses parents de s’installer à Rome, afin de donner à leur fille, une éducation à la hauteur de ses bons résultats scolaires. Elle défit une première fois son père, en devenant ingénieur en Mathématiques (alors que la meilleure position possible pour une femme lettrée à l’époque était institutrice) puis en faisant des études de médecine. Elle doit y affronter la plupart de ses collègues et professeurs masculins qui n’apprécient pas une telle vocation pour le sexe faible. Obligée d’étudier l’anatomie (sur cadavres) la nuit (le cours lui étant interdit la journée), Maria Montessori fait preuve d’une volonté de fer, et deviendra l’une des premières femmes diplômées de médecine en Italie.
Cependant, de nombreuses spécialisations lui sont hermétiquement fermées,
et elle va exercer dans le milieu psychiatrique. C’est là, qu’elle s’intéresse
à des enfants mentalement retardés. A l’époque, ces « idiots » comme
la société les appelle, sont enfermés dans des institutions, dans des pièces
totalement dépouillées et mangent directement à même le sol. C’est en voyant
ces enfants jouer avec leur nourriture en guise d’occupation, que Maria
Montessori va s’intéresser à les stimuler, dans un but tout à fait scientifique.
Elle étudie alors les travaux d’Itard sur le petit sauvage de l’Aveyron, et de
son successeur, Edouard Seguin. Les méthodes développées par les français
portent sur la stimulation sensorielle, que Montessori va adopter et développer
sous la forme du matériel sensoriel.
En 1901, ces enfants retardés passèrent leur certificat d’études avec
succès ! La popularisation de la doctoresse démarre !
Cependant, Maria a la forte intuition que ces découvertes pourraient
servir dans l’éducation des enfants « normaux » , elle se met à
la recherche d’une école où elle pourrait expérimenter son matériel. Mais rien
de plus difficile ! Pendant ce temps, elle retourne faire ses études dans
les domaines de la psychologie, philosophie, anthropologie et de l’éducation…
Un projet de rénovation dans les quartiers pauvres de Rome va alors
donner à Maria Montessori l'occasion de travailler avec des jeunes enfants (3 à 5 ans). A
l’époque, ces enfants trop grands pour ne pas courir et échapper à la
surveillance de leurs parents, mais trop jeunes pour pouvoir aller à l’école,
causèrent des problèmes de dégradations dans un ensemble d’immeubles
appartenant à un employeur, pour y loger ses ouvriers. L’espace/laboratoire mis
à disposition va accueillir entre 50 et 60 enfants ainsi qu’une « enseignante » :
la fille (sans aucune formation) de la gardienne. Après plusieurs semaines
difficiles, un miracle a lieu ! En effet, n’étant pas officiellement une
école, Maria Montessori ne peut commander des fournitures scolaires ou des
objets d’apprentissage. La classe est équipée de matériel conçu par la
scientifique (mobilier à hauteur d’enfant, une première à l’époque, ainsi que
le matériel développé pour les enfants mentalement retardés). Petit à petit,
elle modifie le matériel en fonction de l’intérêt de l’enfant, en supprime, en
développe d’autres… Elle observe la classe malgré ses nombreuses fonctions
(professeur à l’université de Rome, chercheur…) Ces enfants d’ouvriers illettrés
apprennent à lire, compter, … et ce, avant l’âge d’entrer à l’école ! En
un an (de 1907, l’ouverture de l’école à 1908) elle devient mondialement connue :
elle a découvert le monde interne de l’enfant.
A l’avènement du fascisme, Mussolini la priera de devenir son ministre de
l’éducation, poste qu’elle refusera car pour elle, une éducation fondée sur le
développement de la libre personnalité ne peut se faire dans un état
totalitaire. Elle devra fuir son pays natal et amènera sa méthode en Inde
(méthode aujourd’hui encore très active dans cette partie de l’Asie) avant de
revenir en Europe. Les associations Montessori sont nombreuses, J. Piaget en présidera
en Suisse.
Elle décède en mai 1952, en Hollande, en laissant derrière elle une idée
nouvelle de l’éducation, et un fils illégitime, Mario, qui continuera de développer
sa pédagogie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire