La philosophie en laquelle elle croyait a fait ressortir diverses nécessités pour que l'enfant puisse se développer harmonieusement. D'après elle, l'enfance voit son intérêt, pour l'espèce, dans l'apprentissage des caractéristiques humaines comme la marche, mais aussi dans son adaptation en son temps/espace. Pour cette gigantesque réalisation, la nature a doté l'enfant de particularités telles que sont les périodes sensibles et l'esprit absorbant. Celles-ci doivent se conjuguer à un environnement attractif, source d'apprentissages et à une grande liberté. Comment les adapter au quotidien?
1) L'environnement
L'environnement ne se résume pas à un lieu. Il intègre les personnes vivant et évoluant avec l'enfant, et qui préparent pour lui ses différents espaces de vie avec attention. Ce point diffère avec de nombreuses conceptions éducatives (faire tout à la place de l'enfant, ou au contraire, l'abandonner à lui-même).
Ordre, clarté, chaleur... |
Ce point arrive avant tous les autres, à cause de son importance dans la méthode. Cependant, il est nécessaire de garder à l'esprit que l'enfant ne va pas grandir parce qu'il est placé dans un lieu idéal mais bien parce qu'il possède en lui, cette loi de la nature qui le pousse à grandir. C'est peu à peu seulement, que ce potentiel pourra se montrer aux autres.
1.2) Le guide : l'adulte encadrant
Il ne suffit pas de mettre un enfant dans un lieu où le mobilier est à sa taille et où les activités sont intelligentes et à sa portée. L'adulte encadrant doit savoir aider l'enfant dans ses apprentissages. Il doit être ouvert, ouvert à la vie et aux processus des développements de l'enfant. La préparation de la classe, qu'il réalise, doit être à son reflet : en évolution constante en fonction des besoins changeants des enfants.
Les activités doivent aller dans le sens des nécessités internes de l'enfant et doivent donc être présentées au moment où l'enfant en a besoin dans son développement : tout le challenge de l'adulte encadrant! Ce dernier identifie ces besoins par tâtonnements (en proposant), et par observation de la réponse (si l'enfant se concentre, répète, c'est gagné!)
2) Liberté
Pour que "l'adulte guide" puisse identifier les besoins d'un enfant, celui-ci doit se montrer tel qu'il est : vrai. Seule une atmosphère de liberté peut y conduire. D'autre part et puisque l'enfant possède en lui une loi naturelle qui le pousse à apprendre, seule une grande liberté va pouvoir lui permettre de laisser son instinct diriger son développement.
La liberté ne s'acquiert pas du jour au lendemain... Des apprentissages préliminaires sont indispensables pour y arriver : l'indépendance, la volonté propre et l'autodiscipline. Ainsi, les premières activités Montessori proposées à l'enfant s'orientent d'abord vers l'acquisition des gestes pratiques de la vie quotidienne (nouer ses lacets, verser de l'eau...) Sa volonté propre s'éduque ensuite par la réalisation d'un but, que lui-même choisit, en apprenant à coordonner ses gestes. En faisant attention à ce que l'adulte ne substitue pas sa volonté à la sienne! La discipline peut être acquise en donnant de nombreuses occasions de la développer : opportunité de travail, distinction entre le bien et le mal (intervention de l'adulte qui fixe des limites telles que seules les actions destructives sont restreintes, uniquement celles-là!)
Dans une classe Montessori, les enfants sont donc libres de bouger (se mettre assis par terre, sortir dans la cour, aller aux toilettes, ...), de parler (former des groupes d'activité, demander quelque chose à son voisin, ...) de choisir le travail (pour aider dans le choix, le matériel est très ordonné, voir ci-après). L'enfant est également libre d'aider un camarade. Avant toute utilisation, le matériel est présenté sous forme de leçon individuelle, une fois par enfant). Dans le but de ne pas interférer dans le choix (et donc dans l'instinct qu'à l'enfant à étendre telle caractéristique plutôt qu'une autre selon son stade de développement), une classe Montessori est totalement dénuée de compétition, punition et récompense (c'est ce dernier point qui est le plus difficile à accepter d'ailleurs).
Montessori pionnier du mobilier à la taille de l'enfant |
Cette liberté s'étend aux relations sociales. Il est ainsi possible pour l'enfant, de résoudre par lui-même ses conflits relationnels en minimisant les interventions de l'adulte (toujours dans une certaine limite). Les enfants éprouvent en effet, un grand contentement à faire face aux conflits, et de tester ses limites sur les autres.
Partie II par ici
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